Une page qui se propose de raconter mon périple dans la capitale argentine. En espérant vous faire voyager...
mardi 14 décembre 2010
Miiiii!
Je reviens bientôt pour un article!
PS: j'ai trouvé comment mettre les liens des autres blogs, vous n'avez plus aucune excuse pour ne pas les visiter!
samedi 4 décembre 2010
Quelques vidéos.
Iguazu du côté brésilien.
Iguazu du côté argentin.
Rassemblement sur la Place de mai le lendemain de la mort de Nestor Kirchner.
Repaso.
mercredi 1 décembre 2010
Mudanza.
Blanco Encalada, 2931
mardi 30 novembre 2010
Le premier jour du reste de ma vie.
Je me souviens de mon arrivée. Passer de 40°C entourée de sourires de proches et d'amitié à 0°C, seule dans une métropole étouffante et assourdissante... ça remue. Ca bouleverse même. Je me souviens des petits-déjeuners en tête à tête avec Marine en train de penser à la France. A ce que nous avions laissé. Les jours ont passé et on a commencé à parler de ce qu'on voulait faire le jour même. Quelques jours plus tard, on prévoyait le programme de la semaine suivante. Et c'est ça, s'intégrer. Evoluer dans l'espace où l'on se trouve actuellement, et pas imaginer ce qu'on aurait fait au même moment dans "son" monde, dans son cocon...
Les premiers temps, le temps passe lentement. Les minutes défilent en nous narguant. Elles te montrent à quel point l'année, l'absence et la solitude vont être longues. Puis les cours commencent, les heures s'enchaînent et à courir comme une folle de partout, car il faut s'adapter au rythme de vie local, les jours et les semaines s'écoulent inexorablement.
Je n'ai jamais autant grandi que durant ces quelques mois. Je le sais, je le sens, et j'ai même l'impression que ça se voit. Mentalement bien sûr, mais aussi physiquement. J'ai le sentiment d'être en pleine mutation, de me voir me métamorphoser me fait peur mais aussi me rend fière. Moi qui n'aimait pas parler aux inconnus, m'exprimer en public, me renseigner... j'ai bien été obligée de sortir de mon mutisme. Ici, quand tu as un pépin, tu es seul face à lui. Personne à qui déléguer ton souci, personne pour se charger de ton problème à ta place. J'ai du communiquer. J'ai du parler aux propriétaires pour visiter une vingtaine d'appartements, j'ai du expliquer ma douleur à la pharmacie, j'ai du parler aux professeurs, aux élèves, j'ai du demander un ticket de métro, de train... J'ai du aller acheter à manger, j'ai du demander mon chemin... Au fil des rencontres avec les gens, même pour quelques secondes, j'ai peu à peu, écaille après écaille, fissuré ma carapace.
J'ai du parler. Et plus tard, j'ai voulu parler. Je commence à me surprendre à ne pas rechigner à parler à quelqu'un dans le train ou le métro. A demander des renseignements dans une boutique. A ne plus prendre la parole comme un obstacle mais comme une aide indispensable à la construction de relations sociales. Je ne peux pas dire que j'ai totalement changé sur ce point. Mais dans les conversations de la vie quotidienne disons, j'ai moins peur de m'exprimer.
Buenos Aires me semble moins impressionnante aujourd'hui. J'ai marché dans ses rues, parcouru les différents quartiers, pris en photos des paysages et des émotions. J'ai pris possession des lieux. J'ai laissé le plan à la maison, je me suis fiée à ce que je savais de cette ville. Finalement, je lui ai donné ma confiance. Je l'ai laissé me guider. J'ai pris ses bus et ses métros, autant d'aventures qui tissent un lien avec un lieu. J'ai croisé des personnes et je leur ai souri souvent. J'ai arrêté de compter les "amarillas" que je croisais (Fred, tu comprendras). Ici, il y en a une multitude. C'est tellement riche de découvertes humaines.
On relativise et on a honte aussi. On change notre perception du monde. On comprend par les faits et non plus par les hypothèses, qu'on a de la chance de vivre en Europe. Ici, les gens qui dorment dans la rue sont très nombreux. La journée, ils vendent toute sorte de choses dans le métro, le train ou dans la rue. J'essaie d'acheter ce dont j'ai besoin à eux plutôt que dans un centre commercial. La pauvreté est criante et omniprésente. On voit les gens dormir sur des "matelas" de cartons et de papiers journaux. On voit les personnes malades, trop pauvres pour avoir une couverture maladie, demander de l'aide dans le métro. Les sans-domiciles redoublent d'imagination pour "attirer" leurs concitoyens. Ils jouent de la musique partout, ils distribuent des chewing-gums ou des cartes religieuses, ils font du théâtre dans le métro, ils emmènent même des instruments de musique et des amplis dans les wagons pour improviser un "concert", ils font des tours de magie en faisant participer le "public malgré lui"... Vivre dans ce tissus d'inégalités n'est pas toujours facile. Quand on donne sa monnaie de ticket de train à quelqu'un, on se demande combien d'autres attendent cette même pièce dans cette ville sans fin. On culpabilise d'être là en tant que privilégiée sans pouvoir faire beaucoup plus que distribuer des sourires et des pièces.
Une fois la journée terminée, les mendiants parcourent les rues de la ville et font les poubelles. Ils trouvent là de la nourriture plus ou moins consommable et aussi des cartons, on les appelle les "cartoneros". Je connais un homme qui a installé son lit de fortune à côté du restaurant italien en face de chez moi pour récupérer les plats non consommés. Les propriétaires du restaurant l'ont maintenant repéré et il m'a alors expliqué qu'ils faisaient exprès de ne pas mettre à la poubelle ce que les clients laissaient dans leur assiette pour lui donner. C'est pourquoi, cet homme continue de dormir en face du restaurant, pour pouvoir manger ce que ses concitoyens ont laissé. Cette petite solidarité me redonne un peu espoir, car même si c'est une goutte d'eau... elle permet à un homme de manger tous les soirs.
Cet article n'est pas très réjouissant, je m'en excuse, mais ce sont aussi les réalités de cette immersion, et il ne faut pas les ignorer, au contraire. De plus, je suis dans une phase relativement descendante depuis quelques jours. Le moral n'est pas au beau fixe et j'espère que ma nouvelle maison et mon installation vont le faire remonter rapidement!
Merci de me lire et de suivre mes aventures. Je pense bien à vous, et surtout, même si je suis une quiche et que je n'ai pas encore trouvé le moyen de mettre les liens des blogs des autres sciences-potes sur mon blog, je vous conseille de les visiter aussi. Comment me direz-vous? BA CHACUN SA MERDE. Nan. Je n'ai pas changé, rassurez-vous!
dimanche 28 novembre 2010
samedi 20 novembre 2010
Nouvelles de l'autre côté de l'océan.
Depuis la mort de Nestor Kirchner, je n'ai pas écrit ici, non, rassurez-vous, ce n'était pas une période de deuil! Simplement, beaucoup de choses se sont enchaînées après ces évènements. J'ai eu beaucoup de travail et j'en ai encore énormément actuellement. J'attends impatiemment les vacances d'été qui sont dans trois semaines pour pouvoir profiter de ma vie d'expatriée. J'aimerais vraiment voyager, découvrir des tas d'endroits différents et rencontrer des personnes aux histoires rares et précieuses. J'ai eu la chance de fêter mes 20 ans accompagnée des deux Claire à Iguazu et depuis, cette envie de voyage est exacerbée. Nous avons passé un merveilleux week-end toutes les trois à contempler les merveilles que nous offrent la nature. J'en profite pour les remercier pour ce magnifique moment en leur compagnie.
Au niveau des cours tout se passe bien, je continue à avoir de bonnes notes et je suis contente de voir que mon travail porte ses fruits. Car, c'est vrai qu'ici ce ne sont pas des vacances. Il y a énormément de choses à lire, à digérer, à intégrer et les partiels écrits ou oraux ne sont pas évidents. J'ai vraiment envie de m'intégrer au groupe de travail et de ne pas être un poids dans les cours, alors je m'investis beaucoup en dehors pour combler le déficit initial.
Autre nouvelle importante: je déménage le premier décembre! Je passe de Palermo au quartier de Belgrano. En effet, je ne supporte vraiment plus mes voisins (qui font un bruit pas possible d'ailleurs au moment où je vous parle). Ce sont des jeunes aussi comme moi, sauf qu'ils ont un jour de travail par semaine et ils font donc des fêtes tous les soirs, enfin, toutes les nuits. Et quand moi je dois me lever à 6h du matin, c'est très dur. En plus, notre propriétaire a des ennuis avec les migrations, alors j'ai préféré prendre les devants plutôt que de me retrouver mise à la rue du jour au lendemain. Le point négatif c'est que je ne pourrais plus habiter avec Lhuanys parce que c'est très difficile de trouver un endroit pour deux personnes. Nous avons donc trouvé quelque chose chacune de notre côté. Pour ma part je vais habiter dans une maison avec 5 autres étudiants. La maison est jaune fluo ce qui m'a tout de suite plu! Elle est située à 5 minutes d'une station de train en direction de ma faculté, ce qui me rapproche énormément et ce qui va donc me faire gagner du temps. La maison est très grande, au rez-de-chaussée se trouvent la cuisine et le salon et les 2 étages supérieures sont l'endroit où il y a les chambres et les salles de bain. J'aurais donc une chambre individuelle (et ça, ça fait plaisir aussi) avec un lit double (le must), le wifi, une armoire, un bureau et une fenêtre qui donne sur une petite terrasse toute mignonne! Enfin, je suis tombée amoureuse de ce bâtiment et j'espère donc que je vais m'y plaire. En tout cas, le propriétaire est très gentil et très attentionné, ce qui m'a aussi donné confiance!
Que vous raconter de plus? Ici, l'été arrive plutôt à grands pas. Il fait de plus en plus chaud, je suis déjà en débardeur. J'ai donc pu profiter de mon premier anniversaire sous 40°C, et c'était plutôt perturbant! D'ailleurs, je n'ai pas l'impression d'avoir 20 ans, car justement je pense que nous sommes conditionnées à localiser des évènements dans un espace temps déterminé. Là, j'ai du mal à me situer dans l'année! Me dire que je vais faire Noël et Nouvel An sur la plage aussi, c'est surprenant... Mais ça fait rêver aussi!
En ce moment, j'ai une petite baisse de moral qui doit être due je pense au retour de mon excursion fabuleuse avec mes deux Claire. Le retour à la capitale bruyante et polluée a été difficile. Après avoir passé 3 jours dans la campagne, vous savez, là où on entend les oiseaux chanter... le retour au bruit des klaxons et autres sirènes en tout genre a été violent. J'ai vraiment le sentiment que je ne m'habituerais jamais à ce bruit ambiant, à cette vie à 1000 à l'heure, à cette capitalomanie aigüe. Mais, ceci dit, quand je suis en période de "haut", je m'émerveille de chaque façade que je croise. Le moral joue énormément sur le ressenti général que l'on peut avoir.
Hier soir, je suis allée voir Harry Potter 7 au cinéma toute seule. C'était bizarre. Mais c'est une autre expérience. Pour ce qui est du film, j'ai vraiment beaucoup aimé. Je trouve qu'il est plus fidèle au livre que les autres productions antérieures, j'espère que la deuxième partie de ce volet sera à la hauteur. J'ai découvert un sucédané de M&M's, les rocklets qui sont tout aussi bons, mais moins chers!
J'ai du mal à me faire des relations durables ici. Tout semble superficiel. C'est sûrement le fait de savoir que de toute façon ce lien sera éphèmére, je ne sais pas, mais je n'ai pas le contact facile, du coup, je suis sûrement plus froide en sachant que ça ne sert à rien de lier de grandes amitiés. Toujours est-il que je me sens assez seule en ce moment... Bref, arrêtons de déprimer!
Je reviendrais plus vite pour écrire un nouvel épisode de ma vie ici. Je vous embrasse tous très fort où que vous soyez sur notre belle planète.
dimanche 31 octobre 2010
Nestor est mort! Vive Nestor!
Même si ce n'est plus une nouvelle, bien que dans son nombrilisme, la France ne l'aipas vraiment médiatisé, l'ancien Président de la République argentine, Nestor Kirchner est mort le 27 octobre, à l'âge de 60 ans. Il était aussi le mari de l'actuelle présidente de la nation, Cristina Fernandez de Kirchner. Après l'annonce de son décès pour cause de crise cardiaque, survenu à El Calafate, des milliers de personnes sont descendues dans les rues pour manifester leur soutien à la famille présidentielle. C'était tellement impressionnant de voir tous ces gens qui pleuraient et qui regrettaient déjà leur "leader". Je vous mettrais des vidéos à la fin de cet article pour que vous mesuriez l'ampleur des mobilisations à Buenos Aires.
Le corps de Nestor Kirchner a été transféré dès le jeudi à la Casa Rosada, maison présidentielle située sur la Plaza de Mayo, afin que les citoyens qui le désiraient, puissent aller dire au revoir à leur ex-président. Cristina Kirchner a été présente auprès du cercueil quasiment 24 heures non-stop et embrassaient régulièrement les personnes venues rendre un dernier hommage à son mari. De nombreuses personnes en larmes ont offert des fleurs, des photos, des drapeaux et ont même chanté des chants du Parti Justicialiste (parti officialiste) en la présence de leur Présidente, émue. Des personnalités politiques d'Amérique Latine ont aussi fait le déplacement afin de soutenir leur homologue argentine, dont Lula ou Chavez.
Le grand défi actuel du parti au pouvoir est sa survie après la mort de son leader. En effet, bien que la présidence soit assumée par Cristina Kirchner, Nestor Kirchner était le stratège politique principal du pays. A un an des élections présidentielles, Cristina Kirchner doit se montrer efficace en l'absence de son mari avec qui elle partageait sa vie depuis 35 ans.
Pour finir cet article en donnant un peu plus de sens à l'évènement, il faut savoir que les Kirchner appartiennent au Parti Justicialiste, le parti officiel issu du péronisme. C'est à dire que ce groupement a des tendances populistes et jouit donc du soutien des principaux syndicats du pays. C'est pourquoi une délégation de quasiment chaque syndicat est venue rendre hommage à celui qui a permis une amélioration de leurs conditions de travail. Depuis quelques années, le parti justicialiste s'est divisé entre le parti des Kirchner et celui du gouverneur de Buenos Aires, Macri qui lui est plus néolibéral que social. Cela va être intéressant de voir si ces deux tendances du même mouvement initial vont faire des alliances à l'approche des présidentielles.
Cet évènement permet aussi de souligner la tendance argentine à la déification de chaque leader qui meurt. Après Evita Peron, Alfonsin, c'est au tour de Nestor Kirchner de faire l'objet d'un véritable mythe auprès de la population. J'ai parlé de ce sujet à une fille de l'université et elle me disait qu'à la mort de nombreux leaders politiques, la ferveur nationale était impressionnante et que ces personnages inspiraient de nombreux mouvements par la suite.
Après avoir ponctué ce texte par les photos que j'ai prise ce 28 octobre, je vous poste deux vidéos de la mobilisation populaire suite au décès de l'ancien président Nextor Kirchner, que j'ai fait le même jour.
lundi 18 octobre 2010
M + 3
jeudi 14 octobre 2010
Buen provecho!
Pour commencer, le maté est une infusion traditionnelle issue de la culture des indiens Guaranis. La plante utilisée est la "yerba maté" dont les feuilles, mélangées à l'eau chaude, fournissent une boisson aussi stimulante que le café. Le mot maté provient d'un mot quechua signifiant "calebasse", le récipient dont se servent encore aujourd'hui les argentins (ou autres latinoaméricains) pour boire ce mélange. Cette boisson est consommée dans cette calebasse grâce à la bombilla, un tube métallique rappelant une paille, qui sert aussi de filtre. Je voulais vous esquisser brièvement les caractéristiques de cette boisson car ici, elle est très populaire. Dans tous les cours où je suis, au moins un élève amène sa calebasse et l'a fait tourner dans toute la salle pour que les autres étudiants et même le professeur, y boivent. Dans la rue, il n'est pas rare de trouver des passants buvant ce mélange amer. J'avoue que moi j'aime mieux quand il est bien sucré!
Après s'être abreuvé, parlons maintenant de nourriture! Eh oui, bande de gourmands, j'y viens. Pour commencer, je vous présente l'empanada! Il s'agit d'un chausson farci de viande, de fromage, d'oignons... bref, de ce que vous désirez! Le nom "empanada" provient du verbe castillan "empanar" qui signifie "fourrer" ou "habiller avec du pain". En général, ils sont très petits mais très fournis ce qui permet par exemple de bien manger à midi avec 3 ou 4 de ces chaussons. Dans Buenos Aires, on en vend partout! Il y en a de toutes les sortes et de tous les goûts. Les rebords pour fermer le chausson ont des motifs différents selon ce qu'il y a à l'intérieur ce qui permet de se repérer, et de garder le meilleur pour la fin. Quoi? Il n'y a pas que moi qui fasse ça quand même?
Pour finir, je vais vous parler de la parrilla. Littéralement, parrilla c'est la grille où l'on pose la viande pour la faire cuire au barbecue. Ici, il y a plein de restaurants qui s'appellent "Parrilla ceci", "Parrilla cela". Le principe est simple: manger de la délicieuse viande argentine préalablement grillée sur le barbecue. C'est succulent!
Bon appétit à tous!
lundi 11 octobre 2010
Avec le temps...
J'ai eu de bonnes notes à mes deux premiers partiels et les cours sont toujours aussi passionnants. J'aime la manière d'enseigner ici. Il y a beaucoup plus de réflexions et d'échanges entre les professeurs et les élèves. C'est sûrement dû au fait que nous soyons très peu dans chaque classe.
Aujourd'hui je n'ai pas beaucoup d'inspiration. Il y a des tas de choses que j'aimerais vous faire partager mais les mots me manquent et j'ai peur de dénaturer ou de mal traduire ce que je ressens. Je vous laisse, pour moins longtemps cette fois-ci, promis.
dimanche 19 septembre 2010
M + 2
Depuis la dernière fois, j'ai élargi mon cercle de relations sociales, je sors plus et je découvre encore et toujours la ville, qui par sa taille est riche et diverse. Au détour d'une rue que j'ai pris une centaine de fois pour aller à l'université, je découvre encore des nouveautés. J'ai l'impression d'évoluer dans un environnement en perpétuelle mutation, comme si cette ville ne pouvait pas être figée. Le mouvement est constant et rapide, des millions de personnes se croisent, se sourient, se parlent et s'évitent dans cette capitale grouillante et dynamique. J'ai l'impression de ne jamais croiser deux fois la même personne. Même les trajets quotidiens me paraissent différents à chaque occasion.
Je m'habitue à la vie étudiante, à la bouffe sur le pouce et aux tracas de la vie en communauté. Avec ma coloc', c'est l'entente parfaite. Nous sortons ensemble, nous parlons de tout et de rien, de nos vies, de nos chagrins et de nos espoirs. Mais dans la maison dans laquelle nous occupons un studio, nos voisins mitoyens font des fêtes tous les soirs et les boules quiés sont donc de rigueur. Surtout quand le lendemain, je dois me lever à 6h du matin pour aller en cours. Les appartements ici sont en papier carton, rien n'est isolé. Ni du froid, ni du bruit. Le chauffage donne sur un jour d'au moins 3 centimètres sous la porte. La baie vitrée de notre chambre a un carreau qui ne ferme pas. Notre chambre est à l'étage et correspond au plafond de notre cuisine mais aussi en partie à celui du couloir extérieur qui dessert les autres appartements. Là, où passent bourrés les voisins et leurs amis. Le bruit est donc constant. Cependant, je m'habitue à dormir avec les boules quiès et le brouahaha qui ne s'interrompt qu'au petit matin, avec la satisfaction d'avoir l'impression d'être la seule à me lever pour travailler. Oui, on se contente de peu.
Pour finir ce bref article, je ne peux m'empêcher d'écrire mon soulagement de ne pas être en France, en cette période de racisme rampant et puant. Il semble que le président ait oublié nos engagements européens et notre histoire accordant à notre pays les vertus d'égalité, de liberté et de fraternité. Heureusement que le fronton de nos mairies sont là pour nous assurer que ce sont bien les fondements de notre nation. Dans la pratique, les expulsions massives d'une population, sous prétexte de leur nationalité (ou religion, ou origine ou que sais-je encore) sont anticonstitutionnelles. Je remercie l'Europe de faire preuve de fermeté et de colère contre notre pays qui semble vouloir bafouer les principes inhérents de notre Union. La CEDH se saisira de cette affaire et sanctionnera, je l'espère, cet unilatéralisme insultant les valeurs fondamentales et les droits de l'Homme.
lundi 30 août 2010
Y vos... De donde sos?
Illustration: façade d'une maison de La Boca.
mercredi 25 août 2010
Chismorrear.
Les cours s'enchaînent, ne se ressemblent pas et sont simplement géniaux. Le seul point négatif, c'est qu'il y a énormément de choses à lire d'une semaine à l'autre. Etant donné qu'il faut le faire dans toutes les matières et que l'espagnol n'est pas ma langue maternelle, cela demande beaucoup de temps et de concentration. Mais les cours sont intéressants, donc ça vaut la peine!
dimanche 15 août 2010
M + 1
jeudi 5 août 2010
Le Café Tortoni.
mercredi 4 août 2010
Odio el pito!
mercredi 28 juillet 2010
Cansada.
La monnaie est une denrée rare ici. Dans les colectivos (bus), on ne peut acheter son ticket qu'à condition d'avoir la monnaie en pièces car les billets ne sont pas acceptés. Tout le monde se bat pour avoir des pièces ici. Ce n'est pas comme en France où on cherche à la refourguer à la boulangerie du coin. Ici, c'est précieux.
mardi 27 juillet 2010
Un nouveau jour s'achève...
mercredi 21 juillet 2010
PERMISO!
Le métro. A lui seul, c'est une cause de dépaysement! Les lignes partent toutes du port de Buenos Aires. La ville est desservie d'est en ouest mais pas du nord au sud. Les lignes de métro sont toutes horizontales! Les bus sont des dangers publics (pas plus que les voitures ou les taxis, mais ils sont plus gros!).
lundi 19 juillet 2010
Nouvelles (fraîches) de Buenos Aires.
Il a plu pendant 2 jours sans interruption, c'était assez déprimant! En plus, l'évacuation des eaux n'est pas au top ici, alors, les chaussées étaient très glissantes. Nous sommes donc allées dans le centre commercial Abasto juste en face de chez Marine & moi. Nous sommes allées voir Toys Story 3. C'était super bien! Et j'ai tout compris! Hasta el infinito y mas alla! (mas acha, les Argentins prononcent les "ll" comme des "ch").
Hier nous nous sommes un peu promenées et nous avons passé la soirée avec mes collocs. Mariano (vénézuélien), Gustavo (colombien), Fernando (espagnol), Lhuani (costaricaine), Maëlle, Marine, Sophie, Léo, Balou (Alexandre), Paul & moi (tous français).
Mariano nous avait préparé des nachos, des espèces de tacos qu'on trempe dans différentes sauces; viande, fromage... C'était succulent! Nous avons fini par un blindtest, c'était très comique!
Aujourd'hui, nous sommes allées à l'université des filles qui est en centre ville. Puis, nous nous sommes promenées jusqu'à San Telmo où nous avons pris un café dans le bar La Poesia.
vendredi 16 juillet 2010
Les premiers jours dans la capitale.
Je vais vous faire un petit récit de ces dernières 36 heures, désolée ça va être un peu brouillon mais, je me rattraperai les jours prochains.
Voici ce que j'ai écrit déjà sur un cahier pendant le voyage.
Le 14 juillet, 20h50
En espagnol, attendre correspond au même mot qu'espérer. C'est mon état. Je ne sais pas lequel des deux je fais le plus, mais le résultat est le même. Je doute et je retourne mille fois mes souvenirs. Il y a déjà un manque, mais il y a aussi une impatience. Celle de la découverte. Le coeur lourd et les yeux mouillés, je souris. Le passé doit être une aide, un soutien et non pas un obstacle. Lui tenir tête ne signifie pas l'oublier. Au contraire. L'avenir m'appelle et je me dois de lui répondre. Ce que je laisse ici, c'est ce pour quoi je reviendrai. Ceux que je laisse, ce sont ceux que j'aime. Et aimer, c'est aussi apprendre à quitter.
Le 14 juillet, 23h
Embarquement immédiat, en théorie. L'avion aura du retard. C'est vrai que je n'ai pas encore assez attendu! La nuit va être longue. Assise sur le carrelage froid et impersonnel, devant la porte B19, je regarde la file d'attente des personnes qui, elles, peuvent embarquer. Que vont faire tous ces gens à Moscou? Peut-être la même chose que moi. Pour le moment, je n'ai repéré que deux personnes qui ont le physique que l'on se fait du russe. Les apparences sont souvent trompeuses. Et heureusement.
Le 15 juillet, 9h (heure locale)
Nuit agitée et quasi blanche. Avons finalement pu embarquer à 2h du matin heure française. Le voyage se passe plutôt bien. Heavy Cross dans les oreilles, je pense à toi. J'ai eu la bonne idée de me décider à aller aux toilettes pendant une zone de turbulences. Epique! Les playlists de l'avion sont chouettes. Une exclusivement pour Michael Jackson, une sur les 80's, une pour la musique classique, une pour le rock indépendant que j'écoute actuellement... L'avion est énorme. Une rangée centrale à 4 places et 2 latérales à 2 places; je suis à gauche, au hublot. Je suis fatiguée. Mais l'excitation et le stress auront bientôt achevé de me réveiller. Kids de MGMT. Pfff. Décidément, rien ne pourra me faire oublier d'où je viens. Et rien ne m'explique ce que je fais ici. Encore ce fichu orgueil, je suppose. J'ai besoin de m'aérer, ça tombe bien il fait -53°C dehors... 854 km/h, ça fout la pétoche.
Voilà, ceci était un récit que j'ai écrit manuellement avant d'atterir ici.
Depuis... voici la suite!
Je suis donc arrivée à l'aéroport d'Ezeiza à 10h30 au lieu de 8h15. En effet, l'avion Barcelone-Madrid avait 3 heures de retard et certains passagers avaient la correspondance Madrid-Buenos Aires, alors nous avons du les attendre pour partir. J'ai donc passé plus de 10h dans l'aéroport de Madrid, certes très agréable, mais assez fatigant! J'en ai profité pour acheter des magasines espagnols assez "pipolo-meufolo-comiques". J'ai un peu déprimé je dois dire. Je suis allée me faire enregistrer vers 22h30, j'ai passé la douane, le contrôle policier et je me suis assise par terre devant la porte d'embarquement. J'ai attendu ici pendant 4 heures.
Dans l'avion, le mec à côté de moi avait un peu le look d'un mafieux et il était assez étrange, et le pire, c'est qu'il ronflait! Alors déjà que dormir dans un avion c'est folklo, alors avec un mec qui ronfle dans ton oreille, c'est juste... pas possible. Le plateau repas (distribué vers 4 heures du matin, donc 23h en Argentine!) était vraiment bon!
Arrivée à Buenos Aires, j'ai du attendre dans la queue du service de l'immigration pendant 30 minutes environ. Un beau jeune homme m'a tamponé un visa de "touriste", et j'ai un mois pour régulariser ma situation ici. Ensuite, pour récupérer les valises, il faut bien évidemment passer à travers tout le magasin "Duty Free", eh oui, société de consommation oblige. Au final, j'ai retrouvé mes 2 valises de plus de 20 kg chacune! J'ai du faire une autre queue (eh oui, parce qu'on ne s'en lasse pas) pour passer au contrôle des valises. Une dame nous a fait remplir une déclaration d'achat même si on n'avait rien acheté... Soit!
J'étais crevée, avec mes 2 énormes valises, je suis finalement sortie de cet enfer et de loin j'ai reconnu Claire & Marine qui m'attendaient! J'étais ravie. Le temps d'aller changer mes euros et mes dollars en pesos, et nous étions (Marine & moi) dans un taxi qui nous menait à notre appartement. Arrivée devant notre maison, nous avons du chercher un endroit pour appeler Javier, la personne qui devait nous donner les clés de chez nous. Nous avons fini, après diverses demandes auprès des commerçants, par trouver un "locutorio". J'ai donc appelé Javier, et 5 minutes plus tard nous nous sommes retrouvés au bas de l'immeuble.
En fait, nous avons tout l'immeuble. Il est sur 3 étages, et chaque étage correspond à un "piso compartido". Il y a une sorte de couloir extérieur qui mène à toutes les pièces. Il y a 4 chambres par piso, 2 salle de bains et une pièce commune qui correspond à la cuisine & au salon. Au 4e étage, il y a une immense terrasse pour tous. Il y a beaucoup de passage ici. Nous nous sommes installées, chacune dans notre piso (Marine est au 1B et moi au 2B). Ensuite, nous nous sommes promenées dans notre quartier. Il ne faut pas se fier à un plan ici, tout est immense. Une rue peut correspondre à une ligne de métro entière. Nous nous sommes perdues, nous avons marché pendant plus d'une heure, alors que nous venions d'arriver et que nous étions donc à l'heure française! Nous avons retrouvé Maëlle & Camille, deux amies de Claire, avec qui nous avons vu la Casa Rosada et le port de Bs As.
Ensuite, Marine & moi sommes rentrées chez nous pour manger une pizza que nous avions acheté à Carrefour. Finalement, je me suis couchée à 20h30, soit 1h30 du matin en France. Je ne sais pas encore comment j'ai fait pour tenir debout pendant cette journée de fou.
Aujourd'hui, je me suis levée à 10 heures car j'avais rendez-vous à 11 heures avec la secrétaire des relations internationales de mon université afin qu'elle me fasse visiter les locaux. J'ai déjeuné en vitesse avec Marine, l'occasion de discuter et de badder un peu ensemble (un peu moins déprimant que seule). Susana (la secrétaire) est adorable. Elle est passée me prendre à 11 heures chez moi. Nous avons pris un taxi jusqu'à l'auberge de jeunesse où habitent Camille, Constance & Amélie (qui sont à Sciences Po Lyon & dans la même fac que moi ici). Nous étions en avance, donc elle m'a offert un "café con leche". Une fois avec les trois autres filles, nous sommes parties pour la fac. Un périple... Je pense que je vais déménager car il me faut 1 heure pour arriver à l'université. Il faut prendre le métro, le train puis un bus!
Nous avons parlé avec la directrice des relations internationales. Nous nous sommes présentées chacune à notre tour, et nous avons parlé de notre projet professionnel. Nous avons mangé à la cafétéria puis nous avons visité les locaux. C'était vraiment très intéressant de voir là où nous allions étudier. Finalement, de 11h à 17h, j'étais avec Susana qui est vraiment une personne formidable.
J'ai donc du reprendre tous les transports en commun bondés pour rentrer chez moi. Marine & Claire sont revenues de leur ballade et sont venues me chercher dans ma chambre et nous sommes allées manger toutes les trois dans le centre commercial en face de chez Marine & moi.
Cette journée fut éprouvante mais très très enrichissante. Je me sens déjà un peu plus "chez moi" qu'hier!