dimanche 19 septembre 2010

M + 2


Deuxième mois passé en Amérique. Terre nouvelle qui ne cesse d'impressionner, de m'émouvoir et de m'imprégner. Comme le veut désormais la coutume, Maëlle, Marine, Lhuanys, Claire & moi sommes allées manger à une Parilla (Las Cabras) pour faire un bilan de ce nouveau mois ici. Mais, comme le veut la tradition aussi, nous avons plus parlé de "chismes" - traduire "potins" - que de choses philosophiques ou métaphysiques!
Depuis la dernière fois, j'ai élargi mon cercle de relations sociales, je sors plus et je découvre encore et toujours la ville, qui par sa taille est riche et diverse. Au détour d'une rue que j'ai pris une centaine de fois pour aller à l'université, je découvre encore des nouveautés. J'ai l'impression d'évoluer dans un environnement en perpétuelle mutation, comme si cette ville ne pouvait pas être figée. Le mouvement est constant et rapide, des millions de personnes se croisent, se sourient, se parlent et s'évitent dans cette capitale grouillante et dynamique. J'ai l'impression de ne jamais croiser deux fois la même personne. Même les trajets quotidiens me paraissent différents à chaque occasion.
Je m'habitue à la vie étudiante, à la bouffe sur le pouce et aux tracas de la vie en communauté. Avec ma coloc', c'est l'entente parfaite. Nous sortons ensemble, nous parlons de tout et de rien, de nos vies, de nos chagrins et de nos espoirs. Mais dans la maison dans laquelle nous occupons un studio, nos voisins mitoyens font des fêtes tous les soirs et les boules quiés sont donc de rigueur. Surtout quand le lendemain, je dois me lever à 6h du matin pour aller en cours. Les appartements ici sont en papier carton, rien n'est isolé. Ni du froid, ni du bruit. Le chauffage donne sur un jour d'au moins 3 centimètres sous la porte. La baie vitrée de notre chambre a un carreau qui ne ferme pas. Notre chambre est à l'étage et correspond au plafond de notre cuisine mais aussi en partie à celui du couloir extérieur qui dessert les autres appartements. Là, où passent bourrés les voisins et leurs amis. Le bruit est donc constant. Cependant, je m'habitue à dormir avec les boules quiès et le brouahaha qui ne s'interrompt qu'au petit matin, avec la satisfaction d'avoir l'impression d'être la seule à me lever pour travailler. Oui, on se contente de peu.
Pour finir ce bref article, je ne peux m'empêcher d'écrire mon soulagement de ne pas être en France, en cette période de racisme rampant et puant. Il semble que le président ait oublié nos engagements européens et notre histoire accordant à notre pays les vertus d'égalité, de liberté et de fraternité. Heureusement que le fronton de nos mairies sont là pour nous assurer que ce sont bien les fondements de notre nation. Dans la pratique, les expulsions massives d'une population, sous prétexte de leur nationalité (ou religion, ou origine ou que sais-je encore) sont anticonstitutionnelles. Je remercie l'Europe de faire preuve de fermeté et de colère contre notre pays qui semble vouloir bafouer les principes inhérents de notre Union. La CEDH se saisira de cette affaire et sanctionnera, je l'espère, cet unilatéralisme insultant les valeurs fondamentales et les droits de l'Homme.