vendredi 16 juillet 2010

Les premiers jours dans la capitale.

Jet-lagged, je pense que c'est l'expression qui me définit le mieux depuis hier.

Je vais vous faire un petit récit de ces dernières 36 heures, désolée ça va être un peu brouillon mais, je me rattraperai les jours prochains.
Voici ce que j'ai écrit déjà sur un cahier pendant le voyage.

Le 14 juillet, 20h50

En espagnol, attendre correspond au même mot qu'espérer. C'est mon état. Je ne sais pas lequel des deux je fais le plus, mais le résultat est le même. Je doute et je retourne mille fois mes souvenirs. Il y a déjà un manque, mais il y a aussi une impatience. Celle de la découverte. Le coeur lourd et les yeux mouillés, je souris. Le passé doit être une aide, un soutien et non pas un obstacle. Lui tenir tête ne signifie pas l'oublier. Au contraire. L'avenir m'appelle et je me dois de lui répondre. Ce que je laisse ici, c'est ce pour quoi je reviendrai. Ceux que je laisse, ce sont ceux que j'aime. Et aimer, c'est aussi apprendre à quitter.

Le 14 juillet, 23h

Embarquement immédiat, en théorie. L'avion aura du retard. C'est vrai que je n'ai pas encore assez attendu! La nuit va être longue. Assise sur le carrelage froid et impersonnel, devant la porte B19, je regarde la file d'attente des personnes qui, elles, peuvent embarquer. Que vont faire tous ces gens à Moscou? Peut-être la même chose que moi. Pour le moment, je n'ai repéré que deux personnes qui ont le physique que l'on se fait du russe. Les apparences sont souvent trompeuses. Et heureusement.

Le 15 juillet, 9h (heure locale)

Nuit agitée et quasi blanche. Avons finalement pu embarquer à 2h du matin heure française. Le voyage se passe plutôt bien. Heavy Cross dans les oreilles, je pense à toi. J'ai eu la bonne idée de me décider à aller aux toilettes pendant une zone de turbulences. Epique! Les playlists de l'avion sont chouettes. Une exclusivement pour Michael Jackson, une sur les 80's, une pour la musique classique, une pour le rock indépendant que j'écoute actuellement... L'avion est énorme. Une rangée centrale à 4 places et 2 latérales à 2 places; je suis à gauche, au hublot. Je suis fatiguée. Mais l'excitation et le stress auront bientôt achevé de me réveiller. Kids de MGMT. Pfff. Décidément, rien ne pourra me faire oublier d'où je viens. Et rien ne m'explique ce que je fais ici. Encore ce fichu orgueil, je suppose. J'ai besoin de m'aérer, ça tombe bien il fait -53°C dehors... 854 km/h, ça fout la pétoche.
Voilà, ceci était un récit que j'ai écrit manuellement avant d'atterir ici.

Depuis... voici la suite!

Je suis donc arrivée à l'aéroport d'Ezeiza à 10h30 au lieu de 8h15. En effet, l'avion Barcelone-Madrid avait 3 heures de retard et certains passagers avaient la correspondance Madrid-Buenos Aires, alors nous avons du les attendre pour partir. J'ai donc passé plus de 10h dans l'aéroport de Madrid, certes très agréable, mais assez fatigant! J'en ai profité pour acheter des magasines espagnols assez "pipolo-meufolo-comiques". J'ai un peu déprimé je dois dire. Je suis allée me faire enregistrer vers 22h30, j'ai passé la douane, le contrôle policier et je me suis assise par terre devant la porte d'embarquement. J'ai attendu ici pendant 4 heures.

Dans l'avion, le mec à côté de moi avait un peu le look d'un mafieux et il était assez étrange, et le pire, c'est qu'il ronflait! Alors déjà que dormir dans un avion c'est folklo, alors avec un mec qui ronfle dans ton oreille, c'est juste... pas possible. Le plateau repas (distribué vers 4 heures du matin, donc 23h en Argentine!) était vraiment bon!

Arrivée à Buenos Aires, j'ai du attendre dans la queue du service de l'immigration pendant 30 minutes environ. Un beau jeune homme m'a tamponé un visa de "touriste", et j'ai un mois pour régulariser ma situation ici. Ensuite, pour récupérer les valises, il faut bien évidemment passer à travers tout le magasin "Duty Free", eh oui, société de consommation oblige. Au final, j'ai retrouvé mes 2 valises de plus de 20 kg chacune! J'ai du faire une autre queue (eh oui, parce qu'on ne s'en lasse pas) pour passer au contrôle des valises. Une dame nous a fait remplir une déclaration d'achat même si on n'avait rien acheté... Soit!

J'étais crevée, avec mes 2 énormes valises, je suis finalement sortie de cet enfer et de loin j'ai reconnu Claire & Marine qui m'attendaient! J'étais ravie. Le temps d'aller changer mes euros et mes dollars en pesos, et nous étions (Marine & moi) dans un taxi qui nous menait à notre appartement. Arrivée devant notre maison, nous avons du chercher un endroit pour appeler Javier, la personne qui devait nous donner les clés de chez nous. Nous avons fini, après diverses demandes auprès des commerçants, par trouver un "locutorio". J'ai donc appelé Javier, et 5 minutes plus tard nous nous sommes retrouvés au bas de l'immeuble.

En fait, nous avons tout l'immeuble. Il est sur 3 étages, et chaque étage correspond à un "piso compartido". Il y a une sorte de couloir extérieur qui mène à toutes les pièces. Il y a 4 chambres par piso, 2 salle de bains et une pièce commune qui correspond à la cuisine & au salon. Au 4e étage, il y a une immense terrasse pour tous. Il y a beaucoup de passage ici. Nous nous sommes installées, chacune dans notre piso (Marine est au 1B et moi au 2B). Ensuite, nous nous sommes promenées dans notre quartier. Il ne faut pas se fier à un plan ici, tout est immense. Une rue peut correspondre à une ligne de métro entière. Nous nous sommes perdues, nous avons marché pendant plus d'une heure, alors que nous venions d'arriver et que nous étions donc à l'heure française! Nous avons retrouvé Maëlle & Camille, deux amies de Claire, avec qui nous avons vu la Casa Rosada et le port de Bs As.

Ensuite, Marine & moi sommes rentrées chez nous pour manger une pizza que nous avions acheté à Carrefour. Finalement, je me suis couchée à 20h30, soit 1h30 du matin en France. Je ne sais pas encore comment j'ai fait pour tenir debout pendant cette journée de fou.

Aujourd'hui, je me suis levée à 10 heures car j'avais rendez-vous à 11 heures avec la secrétaire des relations internationales de mon université afin qu'elle me fasse visiter les locaux. J'ai déjeuné en vitesse avec Marine, l'occasion de discuter et de badder un peu ensemble (un peu moins déprimant que seule). Susana (la secrétaire) est adorable. Elle est passée me prendre à 11 heures chez moi. Nous avons pris un taxi jusqu'à l'auberge de jeunesse où habitent Camille, Constance & Amélie (qui sont à Sciences Po Lyon & dans la même fac que moi ici). Nous étions en avance, donc elle m'a offert un "café con leche". Une fois avec les trois autres filles, nous sommes parties pour la fac. Un périple... Je pense que je vais déménager car il me faut 1 heure pour arriver à l'université. Il faut prendre le métro, le train puis un bus!

Nous avons parlé avec la directrice des relations internationales. Nous nous sommes présentées chacune à notre tour, et nous avons parlé de notre projet professionnel. Nous avons mangé à la cafétéria puis nous avons visité les locaux. C'était vraiment très intéressant de voir là où nous allions étudier. Finalement, de 11h à 17h, j'étais avec Susana qui est vraiment une personne formidable.

J'ai donc du reprendre tous les transports en commun bondés pour rentrer chez moi. Marine & Claire sont revenues de leur ballade et sont venues me chercher dans ma chambre et nous sommes allées manger toutes les trois dans le centre commercial en face de chez Marine & moi.

Cette journée fut éprouvante mais très très enrichissante. Je me sens déjà un peu plus "chez moi" qu'hier!

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