dimanche 16 janvier 2011

"There is a time when we all fail..."

Tag: "Sois heureux"

Les chroniques d'une jeune fille à Buenos Aires reprennent du service. J'attends mes parents qui arrivent jeudi matin à Ezeiza. Je suis tellement contente. J'ai hâte de leur faire découvrir où je vis, ce que je vis, de leur faire visiter la ville et ses trésors. Je crois l'avoir déjà exprimé ici, mais le plus frustrant dans cette expérience, c'est de ne pas pouvoir la partager avec ceux qu'on aime. Mais là, ils en auront un échantillon et ça me remplit de joie...

Hier, le couple argento-colombien qui vit dans la chambre à côté de la mienne (ceux qui ont Nina, le gentil chat) m'ont proposé de sortir avec eux, ce qui m'a fait très plaisir. Nous avons donc mangé (à 17h, mais bon... tout est décalé ici!) tous les trois et le soir, nous sommes allés voir un film en plein air dans le cadre du festival "Ciudad al aire libre" (Ville à l'air libre) qui dure deux mois. Ensuite, nous sommes allés manger une pizza, avant de prendre le bus et de rentrer à la maison. Cette sortie m'a fait beaucoup de bien au moral et j'ai pris confiance un peu en moi. Ils sont tous les deux adorables et je suis ravie d'avoir partagé ces moments avec eux. Le film était très marrant, même si la fin nous a un peu bouleversé (surtout Mariana et moi!). Il s'appelle "El hombre de al lado". C'est l'histoire d'une famille qui voit son quotidien bouleversé par l'arrivée d'un nouveau voisin, pour le moins... étrange!

Ce festival d'été est vraiment génial parce qu'il propose des films célèbres argentins, des concerts de groupes connus, des activités ludiques, des spectacles oiginaux,... gratuitement. Pour le moment, j'ai vu deux films dans un parc de Palermo. Il s'agit du concept de l'"Autocine". Tu regardes un film sans sortir de ta voiture! Mais pour ceux qui n'ont pas de voiture, il y a des gradins et des chaises devant l'écran. J'ai également vu dans le cadre de ce festival estival, un spectacle de tango aérien très impressionnant. J'ai vraiment adoré cette représentation car les musiciens jouaient des morceaux de tango moderne à la perfection et les danseurs évoluaient à moitié sur scène et à moitié suspendu à un fil. C'était vraiment très original et beau à voir.

Aujourd'hui, il a plu toute la journée, alors ce n'est qu'à 18h que j'ai pu sortir me promener un peu jusqu'à 20h. Je suis allée au Parc Saavedra et ai visité un peu le quartier de Belgrano. C'était vraiment agréable car pour une fois, il ne faisait pas chaud!

J'essaie de me secouer un peu en ce moment. Je suis en phase descendante et je n'aime pas ce sentiment de lâcher prise. Ce n'est pas la fin du monde. C'est la fin de quelque chose, mais le début d'autre chose. Pourquoi s'obstiner à regarder le passé quand le présent s'annonce radieux? J'ai peur de l'avenir, j'ai peur de demain, mais ce n'est pas une excuse pour se retrancher dans des souterrains mentaux sinistres.

Et aussi. Je choisis quel Master?

vendredi 7 janvier 2011

Tu dis.



Tu sais l’amour, c’est un peu comme repartir de zéro. Connaître l’autre. Te connaître toi-même. Comme un jeu sans fin qui ne s’apprend pas. Ne me demande pas comment on y joue. Il n’y a pas de règles. Toi qui as tant de mal à les suivre et à les accepter. Tu dis que les règles enchaînent, tu dis que les lois nous affaiblissent. Alors, joue à l’amour. Car toi seule sais quelles sont les exigences qu’il comporte. Il n’y a que toi pour décider de la tournure de l’histoire. Tu es seule. Tu dis que la solitude nous renforce, tu dis qu’elle nous force à nous regarder dans un miroir sans détourner le regard. Alors regarde-toi. Regarde ce que l’absence de règles t’a causé. Tu dis qu’il faut suivre le chemin qui nous mène au bonheur. Tu dis qu’il s’impose à nous, qu’il ne faut pas le chercher. Alors pourquoi es-tu immobile face à un carrefour ? Pourquoi les doutes t’envahissent à chaque fois que tu comptes suivre tes idéaux ? Tu cherches à prouver à toi-même que ta philosophie est la bonne, que tu es dans le vrai. Mais alors, pourquoi n’arrives-tu pas à suivre tes recommandations ? Il est plus simple de ne pas se remettre en cause, il est plus aisé de critiquer ce que l’on ne comprend pas. Tu dis que la vie c’est une série de choix personnels. Mais alors, que faire quand une tierce personne s’insère dans ta vie ? Tu penses que la vie se vit seule ? Tu dis qu’autrui a la même logique que toi, alors que finalement, chacun s’y retrouve. Mais pourquoi autrui te ressemblerait ? Ton estime de toi-même est tellement forte qu’elle te conduit à croire que les autres suivent les mêmes sentiers que tu ne penses pas battus. Pourtant ton anticonformisme pue la banalité. Tu crois être exceptionnelle en prenant une direction que tout le monde évite. Tu cherches juste à t’affirmer comme différente. Pourquoi ce besoin ? Pourquoi cette nécessité alors que tu ne cesses de répéter que chaque individualité est unique. Pourquoi doutes-tu de ta certitude ? Tu dis que la certitude nous étouffe. J’étouffe de me croire perdue. Sans boussole, sans carte, sans rien qui puisse me rattacher à la terre. J’erre dans un mouvement discontinu et sincère. J’ai du mal à respirer, j’ai mal dans la poitrine, j’ai des larmes qui coulent à flot sur mes joues rouges de honte. J’ai peur de me tromper, j’ai peur de m’emballer, j’ai peur de toi, aussi. De tes résolutions, de ton obstination à me mettre face à moi-même et à mesurer le poids de mes erreurs. Je me rassure en me disant que ta torture m’est bénéfique. Tu dis que souffrir rend meilleur. Alors pourquoi te tords-tu de douleur ? Pourquoi ne souris-tu pas dans ta détresse ? Tu sais, l’avenir c’est comme un rideau derrière lequel tu peux trouver tout ce que tu cherches. Tu dis qu’il suffit d’y croire, qu’il suffit de travailler, de se donner les moyens et que le futur sera ce que tu souhaites. Tu dis que l’avenir ce n’est que la projection du présent. Que plus tard n’existe pas, que c’est maintenant que tu décides de l’après. Pourquoi trembles-tu devant cette page alors ? Mon estomac convulse devant tant d’incertitudes. J’ai peur de ne pas être à la hauteur de l’avenir que je me construis chaque jour. Tout me paraît si irréel et flou. Tu sais c’est comme regarder dans le fond d’une photo. Tu crois toujours que tu peux voir plus loin que les contours. Mais, à un moment, l’image est coupée, alors tu imagines le reste. Ce qu’il y a autour, qui n’était pas assez digne d’intérêt pour être dans la photographie. Les choix c’est comme ça. Tu centres tout ce qui t’importe, et en périphérie, tu laisses les choix de second rang. Les choix par défaut. Les défauts de choix, aussi. Tu dis que le destin n’existe pas, que tout n’est qu’une question de gestion. Alors explique-moi pourquoi tu ressens la nécessité de laisser un espace mental pour ce qu’il ne t’arrivera jamais. Pourquoi t’obstiner à rêver une vie que tu n’auras jamais ? Tu dis qu’un rêve n’est pas malsain dès lors que tu sais t’en réveiller. Mais quelle est la limite entre le rêve et la réalité quand tu ouvres les yeux le matin ? J’ai mal de douter. Tu dis que le bonheur est à porter de main. Pourtant, tu les gardes croisées sur ta poitrine en regardant le plafond. Tu dis que personne ne peut t’aider à aller mieux. Que c’est à toi de remonter la pente toute seule, car sinon, tu pourrais retomber trop facilement. Tu dis que la seule à pouvoir te sauver c’est toi. Alors pourquoi cette inertie ? Pourquoi cette apathie ? Le temps se lasse d’attendre ta réaction. Les jours coulent sans prendre en compte tes remords, tes regrets et tes tergiversations. Attends-toi, au mieux, à ce que le monde tourne sans toi. Tu dis que toi seule peux te guérir. Alors pourquoi t’accroches-tu à n’importe quelle personne qui te semble digne de confiance ? Pourquoi te sens-tu incapable de cacher ta faiblesse ? Pourquoi es-tu si honnête avec les autres, au risque de les effrayer ? Pourquoi mens-tu à ceux que tu connais bien alors que tu dis la vérité au premier venu ? Cette contradiction semble logique, mais il ne faudrait pas. Tu dis que rien n’est acquis, qu’il faut toujours prendre soin de ce que l’on a déjà réussi à obtenir. Alors pourquoi délaisses-tu tes anciennes passions et renies-tu tes succès ? Tu sais, c’est comme se repasser les échecs en boucle dans son cerveau en omettant le reste. Se persuader que rien n’est allé droit. Pourquoi faire ? Pour te lamenter et pleurer sur ton sort comme une enfant ? Pour te convaincre que tu n’as pas le contrôle de ce que tu es aujourd’hui ? Pour te déculpabiliser ? Tu me fais honte. Tu me dégoûtes. Tu me rends malade. Tu prétends être forte, tu crois être faite de ciment et d’acier. Mais tu n’es rien d’autre qu’une poupée de chiffon qui ouvre son cœur à n’importe qui pour faire croire qu’elle est encore capable d’aimer à corps perdu. Tu n’es qu’un fantôme qui erre entre ses souvenirs. Une ombre du passé qui empêche le futur de naître. Tu n’es rien d’autre qu’un imposteur. Un pantin désarticulé qui croit penser par lui-même quand tout ce qu’il prêche lui est inconnu.

Aventures d'outre-Atlantique.


Dans quelques jours, cela fera exactement 6 mois que Buenos Aires m'aura absorbé. M'aura avalé. Je pense que le mot correspond tout à fait. On ne peut pas se situer au-dessus de Buenos Aires, au mieux, on est à l'intérieur. Rien ne peut la jauger. Rien qui n'ai taille humaine en tout cas. La moitié de mon année se sera écoulée. Plus le temps passe, plus j'ai peur. J'ai peur de partir. Les choses s'inversent. Il y a peu, j'aurais tout donné pour retrouver mon cocon lyonnais, mes repères, mes souvenirs, ma vie. Mais aujourd'hui, je me rends compte que j'ai une vie ici, aussi. Pas une deuxième vie, pas une de substitution... Mais MA vie. Désormais, Buenos Aires sera un chapitre de mon existence. Peut-être en réécrira-t-elle de nouveaux...

Depuis le 16 décembre, je suis en grandes vacances d'été. Enfin! Cela faisait longtemps que j'espérais cette trêve après de longs mois de travail et de stress. Mon partiel d'histoire de l'Argentine à l'oral s'est extrêmement bien passé. J'ai validé tout le semestre avec une moyenne de 9/10 et je suis vraiment satisfaite. Cette bonne nouvelle a clôturé la première moitié de mon aventure portègne. Quelques jours plus tard, nous avons fêté la fin de l'année scolaire à l'UNSAM en chanson. Des groupes de musique étaient présents jusqu'à minuit, puis un DJ a pris le relais pour nous faire danser jusqu'à 3 heures. C'était vraiment génial de partager ces moments de bonheur avec les amis que je me suis fait au long de ce semestre. Malheureusement, beaucoup d'entre eux n'étaient là que pour 6 mois, ainsi, ils sont déjà retournés dans leurs pays respectifs... J'espère faire d'aussi belles rencontres le semestre prochain. Par chance, certaines personnes demeurent...

Je viens de rentrer de 11 jours merveilleux en Uruguay avec nos 2 Claire nationales, Marine, Maëlle (pour Noël) et Mariana, Rafaela et Barbara (3 amies brésiliennes de Claire pour le Nouvel An). Ces fêtes de fin d'année étaient atypiques à tout point de vue. Crier "Bonne Année" sur une plage, les pieds dans l'eau, ça n'arrive pas tous les jours!

Noël à Cabo Polonio était une expérience vraiment hors-du-commun. Nous avons passé 5 jours dans ce village hippie perdu dans l'état de Rochas. Nos cabanes ne disposaient ni d'électricité ni d'eau courante. La vaisselle, la douche, la chasse d'eau... autant de choses évidentes en temps normal se sont transformées en casse-tête. Aller chercher l'eau au puits, ou à la mer sont devenues nos activités quotidiennes. Nous nous sommes éclairées à la bougie toutes les nuits ce qui rendait l'ambiance encore plus intimiste...! Ce Noël autour de toast au pâté à défaut de foie gras était vraiment épique. Le plus important est d'être entouré de personnes extraordinaires, et comme c'était le cas, ce 24 décembre fait partie de mes meilleurs souvenirs.

Nous avons passé ensuite le Nouvel An à Punta del Diablo, au nord de Cabo Polonio. Notre cabane offrait cette fois-ci l'électricité et l'eau courante, alors, autant vous dire que c'était le luxe pour nous! Nous nous sommes beaucoup promenées dans cette ville et nous nous sommes baignées dans l'océan Atlantique. J'ai vraiment été impressionnée par les paysages de rêve que nous avons contemplé. Le 31 a été vraiment une bonne soirée dans un bar-boîte brésilien, la musique était variée et nous avons dansé jusque tard dans la nuit, ou tôt le matin, je ne sais plus bien!

Sur ce, je vous laisse et vous dis à très bientôt pour un nouveau récit. Bonne année à tous, qu'elle vous apporte tout ce que vous désirez.