mardi 5 juillet 2011

L'inhabituel quotidien.


Dans quelques jours, ça fera un an. Un an déjà que je vis dans cette ville qui m'a tant apporté, et qui m'a métamorphosé. Les mois s'écoulent tellement rapidement que ça m'en donne le vertige. Je me revois encore, perdue, à mon arrivée. Cette détresse de l'année dernière me semble si loin mais si palpable à la fois. Tout a changé depuis. J'ai pris possession de cette immensité, et même sans pouvoir la dompter, j'ai réussi à me faire accepter en son sein.
Tout était nouveau. Aujourd'hui, tout est commun. Tout est quotidien. Cet inhabituel quotidien.
Le matin, j'emmêle mes cheveux, à mon écharpe et à mes écouteurs. Je sors et j'inspire l'air glacial de la capitale. Le garde du parking de l'immeuble d'à côté est un pervers. Je soutiens son regard et le défie. Je continue à marcher en tentant de me réchauffer. Le feu pour piéton est rouge, comme d'habitude. Il ne reste que quelques secondes au vert, alors je me presse pour atteindre l'autre côté de la rue. Il y a encore des travaux, ça fait trois mois. Les tas de graviers et les flaques m'obligent à slalomer avant de tourner à gauche. Le portier d'un immeuble lave son bout de trottoir. Il éloigne le jet d'eau pour ne pas m'éclabousser, je le remercie et il me souhaite une bonne journée. Deux cuadras plus loin, le garagiste du quartier me fait la bise et me demande si je n'ai pas trop froid. Je lui réponds que ça fait circuler le sang et qu'en France il fait plus froid que ça. Il rit en me disant "A demain". Je continue mon chemin et je croise la vieille dame qui distribue des croquettes à tous les chats des rues du quartier. Je lui demande si elle a vu le chat roux car ça fait plusieurs jours que je ne l'ai plus croisé. Elle me répond que non, mais qu'elle me donnera des nouvelles quand elle l'aura retrouvé. Je passe devant la boulangerie. Le vieil homme qui tient la boutique m'appelle. Je lui fait la bise pendant qu'il me demande comment étaient ses empanadas qu'il m'avait vendues hier. Je lui réponds que ce sont les meilleures de la ville. Ce à quoi il me répond que tant qu'elles ne seront pas les meilleures du pays, il s'entraînerait. Je souris et je lui dis que je suis déjà en retard et que je ferais mieux d'y aller. J'arrive à la station de train. Deux hommes préparent du café et des pancakes sur le quai. Ils me proposent un petit déjeuner, je les remercie mais leur précise que j'ai déjà déjeuné. Je vais à la billeterie et j'achète mon titre de transport. 1,60 l'aller-retour. Je dis bonjour au policier qui contrôle la zone et je monte sur le quai. Je m'assois en tailleur sur le banc. J'attends le train.
"Mais vous attendez quoi Adèle?
Qu'il m'arrive quelque chose."

vendredi 20 mai 2011

Du nouveau!

Une petite chanson enregistrée ce matin, j'espère qu'elle vous plaira et vous fera patienter jusqu'au prochain article du blog!

dimanche 15 mai 2011

Dis-moi comment te rendre ce que tu m'as donné.






Dix mois. Aujourd'hui, ça fait dix mois que je partage tout avec toi. Mes doutes, mes rires, mes pleurs, mes envies, mes douleurs, mes choix, mes erreurs, mes joies et mon quotidien. Toi, Buenos Aires qui m'a tellement apporté en si peu de temps. La métamorphose me semble impressionnante et pourtant, dans la glace, je ne vois que la même. Comment pourrais-je te remercier de m'avoir permis de me révéler?
Je suis passée par tous les états ici, mais chaque sentiment se vit à 1000% quand on est loin de ses repères. On en vient aux extrêmes, et le "juste milieu", le "tiède" n'existe plus. Tout n'est qu'euphorie ou détresse.
Après avoir vécu deux semaines sans mon ordinateur (oui, quelle épreuve!) et un mois avec la dengue (cette maladie que l'on attrape par le moustique, Wikipédia vous aidera...), me revoici ici, devant cet écran à aligner des mots confus et impersonnels. Depuis tout ce temps, j'ai repris un rythme de croisière assez chargé. J'ai passé deux partiels déjà, il m'en reste encore un certain nombre. Les journées s'enchaînent, les feuilles tombent, le froid nous saisit le matin sur le quai en attendant le train, les gens continuent à sourire et les aiguilles continuent à tourner. Inexorablement. J'aimerais geler le temps pour pouvoir réaliser tous mes projets.
Je ressens cette frustration qui est celle de commencer à profiter pleinement de ma nouvelle vie, quand les jours avant la fin de l'expérience sont comptés. Je ne regrette pas d'avoir mis si longtemps à m'intégrer pleinement, justement parce qu'on n'y peut rien. Ce changement brutal entre le cocon et l'indépendance, ce fossé de cultures et de modes de vie. Et maintenant que je profite de tout ce que la capitale argentine m'apporte, il est déjà temps de penser au billet retour.
Why do all good things come to an end? Parce qu'il y a aussi tout ce qui me pousse à rentrer en France.

mardi 10 mai 2011

Reprise.


Petit message avant un autre article plus long cette fois-ci pour m'excuser du peu de mises à jour mais je n'avais pas d'ordinateur pendant deux semaines.
Je me rattrape très bientôt, c'est promis.
Je vous souhaite à tous d'être heureux et épanouis dans ce que vous entreprenez.

dimanche 27 mars 2011

"A la faveur de l'automne"

Eh oui, ici c'est l'automne déjà! Alors, les couples ont cessé de se bécoter sans cesse dans les parcs! OUF! On peut enfin sortir sans croiser de la mièvrerie à tous les coins de rue. Cynique, moi? Jalouse? MAIS PAS DU TOUT!


Avec l'automne arrive la rentrée, synonyme de travail intense mais aussi de rencontres, d'apprentissages et de partage. J'ai choisi 4 cours de 4 heures comme au premier semestre, toujours avec son lot de lecture (une centaine de pages à lire par semaine dans chaque matière). Je vais suivre les cours suivants: Politique Argentine Contemporaine, Histoire Latinoaméricaine (déjà commencée), Politique & Education et Relations Internationales. J'ai concentré mes cours entre le mercredi et le vendredi pour avoir un long week-end et en profiter pour prendre un semi-cama sur un coup de tête et partir à l'aventure!


Pour l'instant, je n'ai suivi que le cours d'histoire, car jeudi et vendredi étaient des jours fériés. Jeudi, il y avait une bonne raison, mais vendredi... c'était juste histoire de faire le pont! Sont forts ces argentins, j'les aime bien.


J'en viens donc à l'objet de cet article, tout en sachant qu'il faut encore que je vous évoque d'autres sujets plus tard, comme le concert de Tryo, Pink Martini & Kevin Johansen, le fait que je sois maintenant traductrice dans une ONG de développement durable... Mais, chaque chose en son temps!


Donc jeudi 24 mars était un jour férié afin de célébrer "el Dia Nacional de la Memoria por la Verdad y la Justicia", c'est-à-dire le jour de la Mémoire pour la vérité et la justice. Ce jour-là permet à la population, de se souvenir que 35 ans plus tôt, le coup d'Etat militaire plongeait l'Argentine dans une dictature sanglante et répressive qui a notamment provoqué la disparition de 30 000 personnes. Ce jour de la mémoire date seulement de 2002, et à l'initiative de Nestor Kirchner, il a été converti en jour férié en 2005.


J'ai donc participé à la grande marche qui avait lieu en mémoire des morts de la dictature, des disparus, des torturés... C'était très émouvant de voir tout ce monde derrière les organisations des droits de l'homme, de syndicats, de partis politiques... Tous unis afin de montrer qu'ils n'ont pas oublié et qu'ils ne veulent plus jamais connaître cette terreur. Nunca más. Cependant, à quelques mois des élections présidentielles, la manifestation a aussi été l'occasion d'un certain meeting politique. L'occasion de rappeler qui a soutenu le coup d'Etat et qui l'a combattu dès la première heure. Le moment qu'ont choisi de nombreux militants pour soutenir leur parti dans la course au pouvoir.


Cet amalgame, même s'il est révélateur d'une politisation extrêment dense et positive de la part des argentins, m'a dérangé par certains côtés. Le but initial de la mobilisation semblait parfois se perdre dans des débats politiques stériles pour savoir si oui ou non un chef de parti avait collaboré avec les putschistes de 1976.


Je vous fait part de quelques photos que j'ai prise ce 24 mars, émue devant tant de bonté et de détermination.


Quand il y a des prisionniers politiques, il n'y a pas de droits de l'homme.


Tag représentant Videla & sa femme, qui ont kidnappé de nombreux bébés aux opposants.


Il n'y a rien qui ne ressemble plus à un fasciste, qu'un bourgeois apeuré. En dessous: la petite fille représente la mémoire.


Punitions aux complices de la dictature militaire.


Un mec qui manifeste depuis sa fenêtre!


Une nuée de drapeaux sur la 9 de Julio.


Les manifestants sur la plus large avenue du monde.


Drapeau avec Evita Peron.


Ca pourrait être toi... Pour la vie, pour la paix, pour la démocratie... Le 24 mars, nous marcherons tous jusqu'à la place (sous-entendue Plaza de Mayo!)


Que la peine se transforme en militance.


Preuve du fait que les revendications partaient dans tous les sens! Assez de l'ingérence impérialiste en Lybie!


Punition pour les assassins de Roberto Lopez (un membre de la tribu des Qoms, explusée de leurs terres)


Un distributeur du journal "La Protestation"


Une des Mères de la Place de Mai avec son foulard qui les distingue.


Toi aussi tu peux faire partie de l'histoire.


Campement de la Place de Mai: Mémoire, Justice, Pas d'oubli


Sur la Plaza de Mayo, différentes délégations de partis politiques ou syndicats.


Prison commune: un jeu pour enfant où il faut shooter dans les figurines de personnes accusées d'avoir collaborer avec les putschistes.


Autour de la Place de Mai.


Affiche: 24 mars 1976: coup d'horreur et de mort. 24 mars 2011: mémoire pour la vérité et la justice.

jeudi 17 mars 2011

M+8

Aujourd'hui, j'ai la flemme, donc vous allez vous contenter de photos! J'ai beaucoup écrit la dernière fois!
Oiseau de la réserve écologique.

Claire & moi devant le Rio de la Plata.
"Il me faut la meeeeer!" (Je vous laisse imaginer qui de nous deux a dit ça!)

Un bateau rempli de conteneurs.


Claire & moi dans la réserve écologique.


Les buildings qui "poussent" à Puerto Madero.


Tag sur la façade du Cabildo.

lundi 14 mars 2011

Souci technique!

Il y a un nouvel article mais il se situe après les vidéos de Salta et Purmamarca (article: ACTION!) car j'ai rédigé un brouillon avant. Voilà! Alors il y a du nouveau même si ça ne saute pas aux yeux!

samedi 12 mars 2011

Journée de pluie oblige.

Encore une petite chanson que j'ai reprise: Special K de Placebo.
Histoire de vous faire patienter avant le récit des ressentis du voyage!
http://www.youtube.com/watch?v=2kYofYUT_0o

Désolée, il y a pas mal d'erreurs, mais j'avais la flemme de le faire encore une fois!
Toujours le même principe: 3 bandes sons superposées.

vendredi 11 mars 2011

ACTION!

Avant de vous faire part de mes impressions personnelles concernant le voyage en solitaire, j'aimerais vous montrer deux vidéos.

Celle-ci, je l'ai tournée - oui, ça fait très réalisatrice concourant pour la Palme d'Or, mais ça me fait rire - à Salta dans le téléphérique pour monter au Cerro San Bernardo. C'est un clin d'oeil aux Bronzés font du ski...

Celle-là, c'était pour vous faire part de la beauté des lieux et du silence assourdissant qui règne au coeur de la Quebrada.

jeudi 10 mars 2011

Adventures in Solitude.

Avant de commencer, voici un lien qui va vous guider à la chanson qui m'a inspiré le titre de l'article: http://www.youtube.com/watch?v=zq5ITDL3oQ0. Déjà, quand on écoute une telle merveille, l'inspiration vient plus naturellement. Les mots courent sur le clavier et je n'ai aucun droit dessus. Les arrêter serait trahir ce que je ressens. Je l'ai trop fait.
Cette deuxième partie de mon récit sera plus centrée sur les sentiments intérieurs que sur les faits que je vous ai d'ailleurs déjà exposés dans un article précédent.
Après avoir passé au Chili quelques jours de bonheur partagé et intense, je suis partie seule et j'ai voulu me prouver que je pouvais réussir ce défi. Celui de voyager seule, de découvrir la beauté du monde en tête à tête avec le silence. Il est vrai que, comme je ne cesse de le répéter, ma plus grande frustration est de ne pas pouvoir partager ce que je vis ici, cette année à Buenos Aires. Cependant, ces 10 jours en solitaire m'ont montré qu'il existait, au moins en ce qui concerne les "trips", une autre façon de concevoir des vacances. Le fait d'être seule m'a permis de visiter tout ce dont j'avais envie à mon rythme.
Toute la troupe à Valparaiso

A Mendoza, ça a été dur car je venais de sortir des moments d'euphorie chiliens et tout était encore trop frais dans ma tête pour faire la part des choses et profiter du voyage. J'étais très fatiguée et à bout de nerfs. J'ai eu beaucoup de mal à m'y faire, je pensais même rentrer directement à Buenos Aires car je n'arrivais à me motiver pour rien. Finalement, je me suis dit que c'était trop bête de rentrer après 2 jours et que je n'avais pas à céder si rapidement. Alors, j'ai continué mon périple jusqu'à San Juan. Cette ville m'a laissé une belle impression, car inconsciemment, elle m'a aussi poussé à continuer le voyage. Ces sourires, cette amabilité des gens m'a fait percevoir la richesse de cette expérience. San Juan a ce côté de village qui rend l'Argentine plus attachante et plus personnelle. Loin des foules et des cris, se promener dans San Juan est reposant. Cependant, elle reste très petite et la nuit même j'ai pris le bus pour Salta.

A l'auberge de jeunesse de Salta, j'ai rencontré 3 français: Lorène (27 ans, archéologue), Maeva (25 ans, études d'archéologie mais en doute sur la suite) et François (23 ans, études d'archéologie mais en doute sur la suite). Le courant est tout de suite passé et je les ai revus hier à Buenos Aires et c'était réellement un plaisir. Rien que pour cette jolie rencontre, ce voyage me laisse un bon souvenir. J'ai aussi rencontré deux danoises qui faisaient le tour de l'Amérique Latine, deux autres dames françaises très sympathiques et un états-unien gentil, un peu fou-fou et avec qui je me suis disputée une nuit à propos des révoltes dans le monde arabe. Pour faire simple, pour lui, ces "révolutions" allaient encore amplifier l'insécurité et provoquer un autre 11 septembre 2001. Autant vous dire que je suis partie au quart de tour et s'en est suivi une longue discussion...


Cabine du téléphérique de Salta

Salta est une ville colorée et animée. Mais pas suranimée comme l'est Jujuy selon moi. Au détour d'une rue, un parc peut apaiser l'ambiance de la rue piétonne commerçante. Les bâtiments sont sublimes et parfaitement entretenus ce qui procure une magie inoubliable. J'ai parcouru ces rues avec émerveillement. Je suis montée sur le Cerro San Bernardo (cf vidéo) pour avoir une vue panoramique de toute la ville, et malgré la brume, cela m'a beaucoup plu. J'ai l'impression qu'on se rend mieux compte des choses en les observant dans leur globalité. Salta, qui paraît petite, est très étalée vue d'en haut. J'ai également visité un musée où sont exposés de nombreux objets indiens anciens et récents. Cette visite m'a énormément plu car c'était un véritable voyage dans le temps. J'ai quand même regretté le guide, qui malgré sa sympathie, m'énervait à force de vouloir tout me traduire en français.


Eglise principale de Salta

Après Salta, je suis encore allée plus au nord, à Humahuaca. Cette ville semble hors du temps. Cette atemporalité m'a surprise et m'a effrayé. Le sol est sec et chaud mais le vent de la montagne est frais. Les murs sont en terre et les fissures donnent un charme fou à ce village. C'est ici, dans la Quebrada, que j'ai pu rencontrer l'autre partie de la population argentine: les indiens. Ce sont des personnes chaleureuses qui m'ont parlé de leur vie avec passion. Ils m'ont donné une belle leçon d'humilité. Après m'avoir raconté leurs difficultés économiques et la discrimination dont ils étaient parfois l'objet, ils se tournaient vers la montagne et me disaient: "Mais on voit au moins ça en se réveillant le matin." Puis ils riaient en me prenant la main et me disaient que moi, de ma fenêtre, je voyais des édifices trop hauts et trop vides... d'âme. Ils m'ont proposé de m'héberger chez eux, mais ils me restaient les deux autres villages de la Quebrada à visiter et c'est donc avec regret que je les ai quitté après quelques heures d'échange.



Sur la route entre Salta et Humahuaca

La solitude à ce stade du voyage est presque ancrée en moi comme une évidence. Ca fait longtemps que je n'ai pas entendu ma voix. C'est étrange. Je parle différement en espagnol.
Tilcara est le village que j'ai le plus aimé dans cette magnifique montagne. Malgré le fait que de plus en plus de touristes arpentent ses ruelles, Tilcara reste fidèle à elle-même, à ses traditions, et ne surjoue pas. Elle n'exhibe pas ses pseudos spécialités (parfois) ou ses vraies spécialités comme un trophée. Elle vit comme elle a toujours vécu, avec ou sans étrangers. C'est ce qui m'a plu. C'est moi qui ai du, plus que jamais, m'adapter et comprendre comment être, tout simplement. Ce n'est pas comme dans d'autres villes, où le fait d'être étranger te permet d'accéder à un "traitement particulier" ou un accueil plus chaleureux ou personnalisé (comme: ah tu es français? Wouah, la Tour Eiffel...) Ici, tous se valent. Et cette égalité, même à l'échelle du village m'a enchanté.

Vue de Humahuaca

La randonnée dans le village précolombien m'a sidéré. Être au milieu d'un cimetière de cactus, entourée de ruines de maisonnettes de terre, donne une impression étrange. Celle d'être rien, en fait. Au sommet de cette colline du passé, où les esprits de ceux qui y ont vécu planent calmement, on regarde tout autour de soi, et rien n'apparaît mieux que notre ridicule échelle. La montagne majestueuse nous domine, sans être menaçante. J'avais l'impression d'entrer dans l'intimité d'un peuple qui pourtant a disparu depuis longtemps. Mais rien que d'imaginer la vie ici était émouvant. La deuxième randonnée avait pour but la "Gorge du Diable", un canyon situé à 8 km de Tilcara. L'ascension a été rude. Le souffle coupé et les articulations qui craquaient, je progressais mètre par mètre! Cela me permettait de faire des pauses régulièrement pour savourer l'instant inoubliable et le paysage qui s'offrait à moi. Plus je montais, plus les sommets enneigés étaient visibles, ce qui rendait la palette de couleurs de la Quebrada encore plus grande.

Monumento a la Independencia de Humahuaca

Arrivée au site, l'indien qui s'occupait de faire payer l'entrée m'a raconté l'histoire de son peuple et m'a prévenu que du fait des innondations récentes, la cascade la plus impressionnante n'était pas accessible. Malgré tout, ce que j'ai pu voir m'a enchanté. Je suis descendue jusqu'aux bords du Rio Huasamayo, au coeur du canyon. Le courant était très fort et je n'étais pas très rassurée. Les pierres roulaient dans l'eau, toutes plus colorées les unes que les autres. J'avais l'impression d'être une fourmi. Minuscule au milieu de cette nature impénétrable.

Mes potes de Tilcara

Ma dernière étape était Purmamarca. Ce village qui abrite le fameux Cerro de los Siete Colores. Majestueux. La randonnée que j'ai faite m'a passionné. Chaque montagne a une couleur différente et ce mélange donne une palette de peintre impressionnante. Je suis partie à 8h30 quand les premiers rayons du soleil donnent aux pierres une couleur encore plus éclatante. De plus, le fait d'être seule m'a permis de voir de nombreux oiseaux vacants à leurs occupations! Cette faune et cette flore si différentes de l'Europe m'ont dépaysé. J'étais dans un autre environnement, et ma manière de voir en a été bouleversé. Il y avait ce besoin permanent de contempler à 360°. Un pan de cette beauté ne suffit pas, il faut avoir un oeil sur tout. Être attentive à chaque bruit, à chaque souffle et à chaque silence.

En route pour la Gorge du Diable, Tilcara

Ce genre de voyage favorise l'introspection et j'en ai profité pour me poser de nombreuses questions. Je n'ai trouvé que rarement des réponses, mais je me suis sentie bien avec moi-même. En paix. Tranquille et presque confiante.

Randonnée à Purmamarca

Le retour à Buenos Aires n'en a été que plus difficile. Mais de revoir mes 3 amis français rencontrés à Salta m'a permis d'avoir encore un lien avec ce fabuleux voyage...

mercredi 9 mars 2011

"On the road again, again..."

Après l'épisode chilien, c'est toute seule, avec mon sac Montagne (une marque argentine) et non pas Quechua (pour brouiller les pistes, jaja), que je suis partie visiter le Nord-ouest argentin. Bon, par contre, j'étais en possession du Guide du Routard, ce qui laisse tout de même un indice quant à ma nationalité.

Première partie: les faits.

Place d'Espagne - Mendoza

La première étape était Mendoza, une ville juste en face de Santiago, derrière la Cordillère des Andes. Elle est située dans la région viticole du pays et offre donc des paysages très différents de ceux de Buenos Aires! J'y suis restée deux jours, le temps suffisant pour faire le tour de cette ville que j'ai trouvé trop bruyante à mon goût. Mendoza est très petite, et j'ai l'impression qu'elle essaie de faire le plus de bruit possible pour exister. J'étais présente pile le week-end de l'élection de la "Miss Printemps", et c'était tout aussi folklo que la Geneviève avec ses poupées formatées. J'ai rencontré des personnes sympathiques dans l'auberge de jeunesse dont 2 états-uniens qui faisaient l'effort de parler en espagnol, ce qui est assez rare pour être souligné venant de gens persuadés que le monde tourne autour de la pratique de l'anglais. Rien que cette étape urbaine m'a permis de mesurer le contraste entre la capitale et le reste du pays. La ville est beaucoup plus petite et concentrée. Par contre, il n'y a pas le même phénomène d'amabilité plus franche en province que dans la capitale que l'on connaît en France. Non pas qu'ils soient méchants, mais ils sont plutôt tout aussi gentils que les portègnes!

Rues piétonnes de San Juan

J'ai ensuite repris la route pour aller me promener à San Juan, une ville située à 2h30 au nord de Mendoza. Je suis arrivée pile au moment de la sieste, donc la quiétude de la ville était ahurissante. Il n'y avait personne dehors, et pour cause, la chaleur était accablante. J'ai fait le tour en m'arrêtant à chaque coin d'ombre et San Juan m'a beaucoup plu. C'est la ville natale de Sarmiento, un président argentin qui a beaucoup fait pour l'éducation dans le pays. Malheureusement, les musées (d'histoire naturelle) que je voulais visiter étaient fermés exceptionnellement (petite dédicasse à Faustine et Guillaume) donc je n'ai pu que déambuler à l'extérieur. C'est vraiment un lieu fleuri, plein de charmes, avec ses 4 rues piétonnes encadrant la place centrale... Bref, une ville aux airs de village.

Une des Eglises de Salta

A 23 heures, je suis allée récupérer mon sac à dos que j'avais laissé au plus bel homme du monde (le mec de l'agence de bus) pour prendre la route vers Salta. Le voyage fut assez... drôle et épique. Déjà le fait que je me retrouve assise à côté d'un anglais que j'avais rencontré dans la première auberge de jeunesse du voyage, c'était marrant! La compagnie était super cool (Andesmar, je n'ai pas d'action mais j'vous file les bons tuyaux), on a eu de bons repas et un personnel très sympathique. On a juste eu un problème technique en plein milieu de nulle part et on a du changer de bus donc transvaser l'intégralité de la soute de notre bus dans le nouveau, ce qui nous a fait perdre pas mal de temps! Mais tout cela s'est passé dans la bonne humeur et la rigolade, donc le voyage s'est bien poursuivi. Je suis arrivée donc à Salta après 20 heures de bus. J'ai parcouru un peu la ville pour trouver une auberge de jeunesse dans laquelle je suis restée deux nuits. J'ai rencontré 3 français (archéologues) avec qui je me suis bien entendue et c'était donc vraiment un plaisir de parler avec eux. La dernière nuit, nous l'avons passé dehors à parler de politique avec eux trois, deux autres dames françaises et un états-unien avec qui je me suis pris la tête... mais bon, c'était assez drôle en fin de compte! De Salta, je retiens la beauté magique et les couleurs éclatantes. La simplicité et l'accueil des gens. Le téléphérique pour aller au sommet du San Bernardo pour observer la vue de la ville entière. Cette ville m'a beaucoup plu car elle est très verte, à taille humaine et donc beaucoup plus calme que d'autres lieux. J'ai visité également un musée indépendant sur les cultures indiennes des Andes. La visite m'a enchanté mais le guide, à force de vouloir être gentil en me traduisant tout dans un français incompréhensible alors que je lui avais dit que je comprenais tout de ce qu'il me racontait en espagnol, m'a un peu fatigué. C'est très frustrant de se sentir "chez soi" et d'être reçue de partout comme un étranger.


La dernière étape de mon voyage, après avoir échangé nos adresses avec les 3 français, se situait dans la Quebrada de Humahuaca. J'ai visité les trois villages principaux qui se trouvent dans cette montagne: Humahuaca, Tilcara et Purmamarca. Le voyage en bus au milieu des sommets colorés étaient déjà sensationnel. On se sent tellement petit, tellement humain quand on traverse des paysages si gigantesques et si imposants.



Vue de Humahuaca depuis el Monumento a la Independencia

Humahuaca est un village situé à 3000 mètres d'altitude. Il est rempli d'histoires et sa population est majoritairement indienne. On se sent plus en Bolivie qu'en Argentine et Buenos Aires semble à des années lumières de cette région. Les ruelles sont pavées, les maisons sont faites en terre et en glaise... Les cactus sont la végétation de base de ces paysages improbables...
J'avais l'impression d'être au beau milieu d'un western! Je me suis achetée un joli pull car je n'avais pas prévu qu'il allait faire aussi froid en fin de journée. J'ai goûté aux tamales, spécialité locale à base de maïs, j'ai parcouru le village essoufflée du fait de l'altitude et je suis restée en contemplation de longues heures devant ce spectacle naturel surréaliste. J'ai aussi discuté avec deux indiens autour d'un maté et c'était tellement enrichissant de comparer leurs expériences à la mienne. Ils ne m'enviaient pas du tout la folie portègne dans laquelle je vis. Et ils avaient bien raison, ici, à Humahuaca, tout est paisible et les gens prennent le temps de se parler et de se rencontrer. La preuve.



Pukara de Tilcara

Tilcara est également un village authentique et plein de caractère. J'y suis restée deux jours pour avoir le temps de faire les deux randonnées que je souhaitais. Le soir, j'ai parcouru les ruelles de terre où de nombreux chiens errants m'accompagnaient pour mon plus grand bonheur. Le coucher de soleil derrière les montagnes de pastel était tellement irréel, j'ai eu envie de pleurer tellement l'instant était beau. Et tellement le silence faisait ressortir la beauté de la vision. J'ai donc visité la Pukara de Tilcara, un village précolombien conservé après de nombreuses fouilles archéologiques (j'ai vu de nombreux objets d'ailleurs au musée d'archéologie que j'ai visité juste avant ma promenade dans le passé). C'est vraiment magnifique de se situer dans un lieu où de nombreuses années auparavant, les indiens avaient construits leur vie. Les maisons étaient faites de briques empilées et de terre, les lamas côtoyaients les habitants dans les étroites ruelles encerclées de cactus. Ce voyage dans le temps m'a énormément plu, et de plus, depuis le village, la vue est saisissante. Ma deuxième randonnée avait pour objectif la gorge du Diable, une cascade au milieu d'un canyon au milieu de la Quebrada. 10 km de marche intense en altitude! J'ai adoré me dépasser! Les sentiers caillouteux glissant à deux pas du vide, le silence assourdissant, la vue imprenable sur la Quebrada et ses sommets enneigés, les oiseaux tous plus beaux les uns que les autres... Cette ballade avait un goût inoubliable d'aventure. Le site de la gorge du diable était malheureusement partiellement fermé du fait des innondations de la semaine précédente, mais le peu qui était ouvert valait la peine d'avoir fourni tous ces efforts!



Ruelle de Purmamarca avec au fond el Cerro de los Siete Colores

Purmamarca est le dernier village que j'ai visité dans cette Quebrada majestueuse. J'y suis restée également une nuit pour faire une randonnée magnifique. Le soir j'ai également fait le tour du village accompagnée de chiens fort sympathiques et j'ai constaté qu'ici aussi, les indiens sont majoritaires. Ils vendaient tous le fruit de leur travail artisanal autour de la place centrale. Ce mélange de couleurs étaient très beaux. Après une nuit de sommeil semi-réparatrice, j'ai entamé la randonnée à 8h30, lorsque les premiers rayons du soleil lèchent la Quebrada. Purmamarca abrite le site le plus extraordinaire de la Quebrada: El Cerro de los Siete Colores, qui comme son nom l'indique, est une montagne aux sept couleurs. Les contrastes sont saisissants et le tout est possible grâce aux strates de minéraux sendimentés par les années. J'ai donc évolué pendant deux heures au milieu de ce lieu magique et silencieux. J'ai pu observé beaucoup d'oiseaux et je me suis adonnée à une séance photo sur un mont!

J'ai fini mon périple à Jujuy où j'ai patienté pour prendre le bus de retour pour Buenos Aires. Je n'ai pas beaucoup apprécié cette ville trop polluée et suranimée à mon goût. Enfin trop animée pour que ce soit naturel. Et voici pour finir le récit de mon retour épique!
Que-du-bonheur. J'ai choisi la compagnie la moins chère pour faire Jujuy (extrême nord du pays) - Buenos Aires. Eh bé... J'ai regretté. Pour quelques pesos de plus, j'aurai pu voyager dans de biens meilleures conditions, mais bon, on en rit... après coup!Le bus avait vu les deux guerres mondiales, celle du Chaco, et du Paraguay, ça puait le mort, tout était sale, les lampes étaient cassées, les rideaux étaient intouchables tellement ils étaient sales, ET le must du must... la clim' ne fonctionnait pas! MOUAHAHA. J'vous laisse imaginer la chaleur dans le bus bondé, vu que les fenêtres ne peuvent que s'entrouvrir. Ah oui j'oubliais aussi... On a roulé la moitié de la nuit sans phares. Vers 2h du matin, j'descends voir les chauffeurs en disant "Euh pourquoi on se traîne comme ça? Y'a une opération escargot?" Et le mec de me répondre: "Non non, c'est juste que l'électricité marche pas, on n'a pas de feux, donc pour plus de sécurité, on roule doucement". Ouais, pour plus de sécurité. Du coup on s'est arrêté au milieu de nulle part pour qu'un technicien arrange ça. Bon le mec il a bidouillé deux fils et ya! On y retourne! On nous avait assuré au terminal qu'il y avait nourriture et boisson fournies, mais le chauffeur (qui avait une bedaine énorme, soit dit en passant) nous fait: "Mais non, c'est pas un hôtel!". Ouais, merci pour la précision, parce que la ressemblance est frappante. Bref. Personne ne voulait s'arrêter pour les repas car on avait plus ou moins acheté des trucs pour survivre au premier arrêt "technique", mais les chauffeurs (ils étaient trois) ont fait toutes les pauses repas pour se faire péter le bide. C'est là que j'ai rencontré un italien et une argentine qui voyageaient ensemble par hasard depuis la Bolivie, ça faisait déjà trois jours qu'ils étaient dans divers cars, et ils étaient au bout du rouleau. On a tellement rigolé tous les trois, à chaque arrêt on se retrouvait aux chiottes en se disant, c'est un film là ou quoi? On était rouge et tout en sueur, la crasse des sièges nous collaient dessus du coup... Comble du bonheur, après une nuit pleines de soubresauts et d'angoisses, le matin on pense prendre enfin l'autoroute pour aller plus vite... MAIS NON! Y'a un accident sur l'autoroute, donc hop, on fait un détour de 200 km au milieu de la Pampa argentine où les routes sont des sentiers, vu l'état initial du bus, j'vous dis pas comment il en est ressorti. J'ai oublié de vous parler des toilettes... tant mieux pour vous! Bref... c'est ainsi quà 22h nous sommes arrivées à Buenos Aires tous légérement irrités, surtout quand les chauffeurs nous ont dit: ah ba vous pouvez nous remercier parce qu'on est arrivé à bon port. MORT DE RIRE. Si c'est pas la base de ton job de nous emmener d'un point A à un point B en un morceau, c'est quoi alors? La grosse blague. J'ai éclaté de rire et les mecs m'ont dit: "Voyez y'en a qui gardent le sourire". Ouais, ba n'empêche que c'était juste nerveux.

La deuxième partie: Le ressenti... Bientôt!

lundi 7 mars 2011

Une autre pause musicale...

... en ce lundi pluvieux, il faut bien s'occuper.

Même méthode que pour la chanson précédente... La vidéo est faite uniquement avec des enregistrements de ma voix que j'ai superposés.
Voici le lien: http://www.youtube.com/watch?v=dnxbKoAKIXI
Voilà, j'espère que ça vous plaira.
Vous me manquez tous.

dimanche 6 mars 2011

Le 19 février 2011... le premier jour du reste de ma vie.


Ca vous semble exagéré? Peut-être. Mais la vie dure si peu que si l'on ne l'exagère pas, elle s'enfuie déjà. C'est ce samedi-là que j'ai pris le bus de Buenos Aires pour aller à Santiago de Chile rejoindre Thomas, Benoît, Solène, Claire, Lorène, Gabriel & Lorène. Sur un coup de tête l'avant-veille, j'ai acheté mon billet d'autocar et j'ai fait mon sac. J'avais besoin d'air, besoin de quitter cette ville qui m'a changé mais qui m'a aussi contrarié. Qui m'a aimé et m'a testé. Je ressentais cette nécessité absolue de me rapprocher de ceux que j'aime afin d'appréhender au mieux la deuxième moitié de mon année portègne. Besoin de retrouver ceux sans qui rien n'aurait été possible. Une sorte de retour aux sources en fait...


Le 20 février, après 22h de bus qui se sont bien déroulées (à part le moment à la douane où on a passé trois heures, pour que les douaniers fouillent à la loupe tous les sacs, que les chiens cherchent de l'éventuelle drogue et qu'à la fin les mecs passent avec leur gobelet pour un pourboir...), je suis arrivée dans la capitale chilienne où Solène & Claire étaient venues me chercher.


Toutes les trois nous avons pris le chemin de la maison de Thomas pour y retrouver Lorène, Gabriel & Lionel et un peu plus tard Thomas et Benoît. Le bonheur que j'ai ressenti à ce moment-là était juste indescriptible. L'impression de revivre un instant ce que nous avions partagé deux ans durant. C'était tellement beau, j'aurais voulu rester la vie entière. Je ne me lassais pas de regarder tous ces visages familiers. Simplement, sans dire un mot. Juste observer ce qui avait changé et ce qui, surtout, était resté semblable. Ce sentiment d'être intouchable parmi eux, d'être moi-même, de ne pas surjouer, de ne pas m'inventer. D'être.


Nous avons passé des journées magnifiques à nous balader dans la capitale, à observer la vue incroyable de Santiago du Cerro San Cristobal, à goûter aux joies de pique-niquer sur la place de la Moneda (même si elle m'a laissé une impression étrange, comme si les stigmates de la dictature vivaient encore)... Et pour le dernier jour de ma visite, nous sommes allés à Valparaiso, une magnifique ville colorée sur les côtes de l'océan Pacifique que je voyais pour la première fois. C'est avec des yeux de petite fille que j'ai découvert un monde dont j'ignorais jusqu'alors l'existence. Et puis, la découverte partagée n'est que plus belle... Le besoin de commenter ce que l'on voit, de comparer nos impressions, je pense que c'est une façon magnifique de voyager.


Ces quatre fabuleuses journées ont été ponctuées de quelques notes sombres, mais surtout d'éclats de rire et de regards complices. Pour ne pas être lâche, je n'ai pas envie de ne garder que les bons moments. De cette année, j'ai envie de tout garder. Ma faiblesse comme ma détermination, mon admiration comme ma déception. Rien ne se jette d'une expérience comme celle-ci. Pas cette fois. A trop nier, on en oublie les leçons qui doivent nous guider pour la suite.


A l'instant où je vous parle - oui pour moi écrire est équivalent à parler - j'écoute une playlist "nostalgie" que je me suis faite afin de faire venir l'inspiration. Ce que je vais dire est "cliché" et je m'en veux d'être si fleur bleue par moment, mais on écrit toujours plus facilement sur le malheur que sur le bonheur. Alors, pour décrire ces moments de légéreté, de joies et d'espérances, il faut une musique nostalgique, mélancolique voire triste pour arriver à laisser s'exprimer les émotions.


Ma gorge se serre souvent quand je regarde des photos où les sourires figés de ceux que j'aime ne font que me rappeler le fait que je suis seule. Trop minuscule dans cette ville carnivore. Mais dans cette ville avec laquelle j'entretiens une relation fusionnelle. Je veux me confondre avec toi, Buenos Aires. Faire partie de ta vie, de ton paysage. J'ai déjà l'impression d'avoir tellement changé. Je suis à des années lumière de la "moi" d'avant. Celle qui n'osait rien et qui prenait tous les coups sans un mot. Celle qui ne parlait pas avant d'avoir répété sa phrase 10 fois dans sa tête... Je ne sais pas si j'ai changé en bien ou en mal, peu m'importe à vrai dire.


Le plus important pour moi en ce moment, c'est de me rendre compte qu'à force d'efforts et de partage, on peut réussir à se diriger vers la personne qu'on est. Dedans.


Merci...

samedi 5 mars 2011

Quebrada nuestra...


Je vous fait part d'un petit texte que j'ai écrit dans la Quebrada de Humahuaca. Je reviendrai sur mes deux semaines de voyage dès demain.

Plus rien n'est pareil,
Car rien n'égale la beauté vermeil,
De la Quebrada de Humahuaca,
De la vallée de Tilcara.

Paysage irréel,
D'une montagne éternelle,
De la Quebrada de Humahuaca,
Du village de Purmamarca.

La peau tannée par le soleil et le vent sec et froid,
Les indiens aux yeux ridés de joie,
Cachent leur combat,
Nommé Quebrada.

Le long des sentiers de cailloux, de pierres et de poussière,
Des cactus toisent les inconnus d'un air fier,
Et les montagnes par leur force de caractère,
Sont ravies de voir qu'elles leur font le souffle perdre.

Là, l'humain doit se faire petit,
C'est la nature, la mama qui commande ici,
Afin que la faune et la flore se développent comme si,
Elles ignoraient l'homme et sa folie.

Puissent les coutumes indiennes préserver ce qui t'appartient,
Par leur respect envers ton destin,
Pour que tu continues de surplomber le nord-ouest argentin,
Jusqu'à demain...