dimanche 27 mars 2011

"A la faveur de l'automne"

Eh oui, ici c'est l'automne déjà! Alors, les couples ont cessé de se bécoter sans cesse dans les parcs! OUF! On peut enfin sortir sans croiser de la mièvrerie à tous les coins de rue. Cynique, moi? Jalouse? MAIS PAS DU TOUT!


Avec l'automne arrive la rentrée, synonyme de travail intense mais aussi de rencontres, d'apprentissages et de partage. J'ai choisi 4 cours de 4 heures comme au premier semestre, toujours avec son lot de lecture (une centaine de pages à lire par semaine dans chaque matière). Je vais suivre les cours suivants: Politique Argentine Contemporaine, Histoire Latinoaméricaine (déjà commencée), Politique & Education et Relations Internationales. J'ai concentré mes cours entre le mercredi et le vendredi pour avoir un long week-end et en profiter pour prendre un semi-cama sur un coup de tête et partir à l'aventure!


Pour l'instant, je n'ai suivi que le cours d'histoire, car jeudi et vendredi étaient des jours fériés. Jeudi, il y avait une bonne raison, mais vendredi... c'était juste histoire de faire le pont! Sont forts ces argentins, j'les aime bien.


J'en viens donc à l'objet de cet article, tout en sachant qu'il faut encore que je vous évoque d'autres sujets plus tard, comme le concert de Tryo, Pink Martini & Kevin Johansen, le fait que je sois maintenant traductrice dans une ONG de développement durable... Mais, chaque chose en son temps!


Donc jeudi 24 mars était un jour férié afin de célébrer "el Dia Nacional de la Memoria por la Verdad y la Justicia", c'est-à-dire le jour de la Mémoire pour la vérité et la justice. Ce jour-là permet à la population, de se souvenir que 35 ans plus tôt, le coup d'Etat militaire plongeait l'Argentine dans une dictature sanglante et répressive qui a notamment provoqué la disparition de 30 000 personnes. Ce jour de la mémoire date seulement de 2002, et à l'initiative de Nestor Kirchner, il a été converti en jour férié en 2005.


J'ai donc participé à la grande marche qui avait lieu en mémoire des morts de la dictature, des disparus, des torturés... C'était très émouvant de voir tout ce monde derrière les organisations des droits de l'homme, de syndicats, de partis politiques... Tous unis afin de montrer qu'ils n'ont pas oublié et qu'ils ne veulent plus jamais connaître cette terreur. Nunca más. Cependant, à quelques mois des élections présidentielles, la manifestation a aussi été l'occasion d'un certain meeting politique. L'occasion de rappeler qui a soutenu le coup d'Etat et qui l'a combattu dès la première heure. Le moment qu'ont choisi de nombreux militants pour soutenir leur parti dans la course au pouvoir.


Cet amalgame, même s'il est révélateur d'une politisation extrêment dense et positive de la part des argentins, m'a dérangé par certains côtés. Le but initial de la mobilisation semblait parfois se perdre dans des débats politiques stériles pour savoir si oui ou non un chef de parti avait collaboré avec les putschistes de 1976.


Je vous fait part de quelques photos que j'ai prise ce 24 mars, émue devant tant de bonté et de détermination.


Quand il y a des prisionniers politiques, il n'y a pas de droits de l'homme.


Tag représentant Videla & sa femme, qui ont kidnappé de nombreux bébés aux opposants.


Il n'y a rien qui ne ressemble plus à un fasciste, qu'un bourgeois apeuré. En dessous: la petite fille représente la mémoire.


Punitions aux complices de la dictature militaire.


Un mec qui manifeste depuis sa fenêtre!


Une nuée de drapeaux sur la 9 de Julio.


Les manifestants sur la plus large avenue du monde.


Drapeau avec Evita Peron.


Ca pourrait être toi... Pour la vie, pour la paix, pour la démocratie... Le 24 mars, nous marcherons tous jusqu'à la place (sous-entendue Plaza de Mayo!)


Que la peine se transforme en militance.


Preuve du fait que les revendications partaient dans tous les sens! Assez de l'ingérence impérialiste en Lybie!


Punition pour les assassins de Roberto Lopez (un membre de la tribu des Qoms, explusée de leurs terres)


Un distributeur du journal "La Protestation"


Une des Mères de la Place de Mai avec son foulard qui les distingue.


Toi aussi tu peux faire partie de l'histoire.


Campement de la Place de Mai: Mémoire, Justice, Pas d'oubli


Sur la Plaza de Mayo, différentes délégations de partis politiques ou syndicats.


Prison commune: un jeu pour enfant où il faut shooter dans les figurines de personnes accusées d'avoir collaborer avec les putschistes.


Autour de la Place de Mai.


Affiche: 24 mars 1976: coup d'horreur et de mort. 24 mars 2011: mémoire pour la vérité et la justice.

1 commentaire:

  1. originale façon d'éduquer ses enfants, j'aime bien le chamboule-tout en tout cas!
    Que j'envie ce débordement politique, si seulement j'avais ça plus souvent chez moi :D
    c'est muy émouvant en tout cas!

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