mardi 5 juillet 2011

L'inhabituel quotidien.


Dans quelques jours, ça fera un an. Un an déjà que je vis dans cette ville qui m'a tant apporté, et qui m'a métamorphosé. Les mois s'écoulent tellement rapidement que ça m'en donne le vertige. Je me revois encore, perdue, à mon arrivée. Cette détresse de l'année dernière me semble si loin mais si palpable à la fois. Tout a changé depuis. J'ai pris possession de cette immensité, et même sans pouvoir la dompter, j'ai réussi à me faire accepter en son sein.
Tout était nouveau. Aujourd'hui, tout est commun. Tout est quotidien. Cet inhabituel quotidien.
Le matin, j'emmêle mes cheveux, à mon écharpe et à mes écouteurs. Je sors et j'inspire l'air glacial de la capitale. Le garde du parking de l'immeuble d'à côté est un pervers. Je soutiens son regard et le défie. Je continue à marcher en tentant de me réchauffer. Le feu pour piéton est rouge, comme d'habitude. Il ne reste que quelques secondes au vert, alors je me presse pour atteindre l'autre côté de la rue. Il y a encore des travaux, ça fait trois mois. Les tas de graviers et les flaques m'obligent à slalomer avant de tourner à gauche. Le portier d'un immeuble lave son bout de trottoir. Il éloigne le jet d'eau pour ne pas m'éclabousser, je le remercie et il me souhaite une bonne journée. Deux cuadras plus loin, le garagiste du quartier me fait la bise et me demande si je n'ai pas trop froid. Je lui réponds que ça fait circuler le sang et qu'en France il fait plus froid que ça. Il rit en me disant "A demain". Je continue mon chemin et je croise la vieille dame qui distribue des croquettes à tous les chats des rues du quartier. Je lui demande si elle a vu le chat roux car ça fait plusieurs jours que je ne l'ai plus croisé. Elle me répond que non, mais qu'elle me donnera des nouvelles quand elle l'aura retrouvé. Je passe devant la boulangerie. Le vieil homme qui tient la boutique m'appelle. Je lui fait la bise pendant qu'il me demande comment étaient ses empanadas qu'il m'avait vendues hier. Je lui réponds que ce sont les meilleures de la ville. Ce à quoi il me répond que tant qu'elles ne seront pas les meilleures du pays, il s'entraînerait. Je souris et je lui dis que je suis déjà en retard et que je ferais mieux d'y aller. J'arrive à la station de train. Deux hommes préparent du café et des pancakes sur le quai. Ils me proposent un petit déjeuner, je les remercie mais leur précise que j'ai déjà déjeuné. Je vais à la billeterie et j'achète mon titre de transport. 1,60 l'aller-retour. Je dis bonjour au policier qui contrôle la zone et je monte sur le quai. Je m'assois en tailleur sur le banc. J'attends le train.
"Mais vous attendez quoi Adèle?
Qu'il m'arrive quelque chose."

vendredi 20 mai 2011

Du nouveau!

Une petite chanson enregistrée ce matin, j'espère qu'elle vous plaira et vous fera patienter jusqu'au prochain article du blog!

dimanche 15 mai 2011

Dis-moi comment te rendre ce que tu m'as donné.






Dix mois. Aujourd'hui, ça fait dix mois que je partage tout avec toi. Mes doutes, mes rires, mes pleurs, mes envies, mes douleurs, mes choix, mes erreurs, mes joies et mon quotidien. Toi, Buenos Aires qui m'a tellement apporté en si peu de temps. La métamorphose me semble impressionnante et pourtant, dans la glace, je ne vois que la même. Comment pourrais-je te remercier de m'avoir permis de me révéler?
Je suis passée par tous les états ici, mais chaque sentiment se vit à 1000% quand on est loin de ses repères. On en vient aux extrêmes, et le "juste milieu", le "tiède" n'existe plus. Tout n'est qu'euphorie ou détresse.
Après avoir vécu deux semaines sans mon ordinateur (oui, quelle épreuve!) et un mois avec la dengue (cette maladie que l'on attrape par le moustique, Wikipédia vous aidera...), me revoici ici, devant cet écran à aligner des mots confus et impersonnels. Depuis tout ce temps, j'ai repris un rythme de croisière assez chargé. J'ai passé deux partiels déjà, il m'en reste encore un certain nombre. Les journées s'enchaînent, les feuilles tombent, le froid nous saisit le matin sur le quai en attendant le train, les gens continuent à sourire et les aiguilles continuent à tourner. Inexorablement. J'aimerais geler le temps pour pouvoir réaliser tous mes projets.
Je ressens cette frustration qui est celle de commencer à profiter pleinement de ma nouvelle vie, quand les jours avant la fin de l'expérience sont comptés. Je ne regrette pas d'avoir mis si longtemps à m'intégrer pleinement, justement parce qu'on n'y peut rien. Ce changement brutal entre le cocon et l'indépendance, ce fossé de cultures et de modes de vie. Et maintenant que je profite de tout ce que la capitale argentine m'apporte, il est déjà temps de penser au billet retour.
Why do all good things come to an end? Parce qu'il y a aussi tout ce qui me pousse à rentrer en France.

mardi 10 mai 2011

Reprise.


Petit message avant un autre article plus long cette fois-ci pour m'excuser du peu de mises à jour mais je n'avais pas d'ordinateur pendant deux semaines.
Je me rattrape très bientôt, c'est promis.
Je vous souhaite à tous d'être heureux et épanouis dans ce que vous entreprenez.

dimanche 27 mars 2011

"A la faveur de l'automne"

Eh oui, ici c'est l'automne déjà! Alors, les couples ont cessé de se bécoter sans cesse dans les parcs! OUF! On peut enfin sortir sans croiser de la mièvrerie à tous les coins de rue. Cynique, moi? Jalouse? MAIS PAS DU TOUT!


Avec l'automne arrive la rentrée, synonyme de travail intense mais aussi de rencontres, d'apprentissages et de partage. J'ai choisi 4 cours de 4 heures comme au premier semestre, toujours avec son lot de lecture (une centaine de pages à lire par semaine dans chaque matière). Je vais suivre les cours suivants: Politique Argentine Contemporaine, Histoire Latinoaméricaine (déjà commencée), Politique & Education et Relations Internationales. J'ai concentré mes cours entre le mercredi et le vendredi pour avoir un long week-end et en profiter pour prendre un semi-cama sur un coup de tête et partir à l'aventure!


Pour l'instant, je n'ai suivi que le cours d'histoire, car jeudi et vendredi étaient des jours fériés. Jeudi, il y avait une bonne raison, mais vendredi... c'était juste histoire de faire le pont! Sont forts ces argentins, j'les aime bien.


J'en viens donc à l'objet de cet article, tout en sachant qu'il faut encore que je vous évoque d'autres sujets plus tard, comme le concert de Tryo, Pink Martini & Kevin Johansen, le fait que je sois maintenant traductrice dans une ONG de développement durable... Mais, chaque chose en son temps!


Donc jeudi 24 mars était un jour férié afin de célébrer "el Dia Nacional de la Memoria por la Verdad y la Justicia", c'est-à-dire le jour de la Mémoire pour la vérité et la justice. Ce jour-là permet à la population, de se souvenir que 35 ans plus tôt, le coup d'Etat militaire plongeait l'Argentine dans une dictature sanglante et répressive qui a notamment provoqué la disparition de 30 000 personnes. Ce jour de la mémoire date seulement de 2002, et à l'initiative de Nestor Kirchner, il a été converti en jour férié en 2005.


J'ai donc participé à la grande marche qui avait lieu en mémoire des morts de la dictature, des disparus, des torturés... C'était très émouvant de voir tout ce monde derrière les organisations des droits de l'homme, de syndicats, de partis politiques... Tous unis afin de montrer qu'ils n'ont pas oublié et qu'ils ne veulent plus jamais connaître cette terreur. Nunca más. Cependant, à quelques mois des élections présidentielles, la manifestation a aussi été l'occasion d'un certain meeting politique. L'occasion de rappeler qui a soutenu le coup d'Etat et qui l'a combattu dès la première heure. Le moment qu'ont choisi de nombreux militants pour soutenir leur parti dans la course au pouvoir.


Cet amalgame, même s'il est révélateur d'une politisation extrêment dense et positive de la part des argentins, m'a dérangé par certains côtés. Le but initial de la mobilisation semblait parfois se perdre dans des débats politiques stériles pour savoir si oui ou non un chef de parti avait collaboré avec les putschistes de 1976.


Je vous fait part de quelques photos que j'ai prise ce 24 mars, émue devant tant de bonté et de détermination.


Quand il y a des prisionniers politiques, il n'y a pas de droits de l'homme.


Tag représentant Videla & sa femme, qui ont kidnappé de nombreux bébés aux opposants.


Il n'y a rien qui ne ressemble plus à un fasciste, qu'un bourgeois apeuré. En dessous: la petite fille représente la mémoire.


Punitions aux complices de la dictature militaire.


Un mec qui manifeste depuis sa fenêtre!


Une nuée de drapeaux sur la 9 de Julio.


Les manifestants sur la plus large avenue du monde.


Drapeau avec Evita Peron.


Ca pourrait être toi... Pour la vie, pour la paix, pour la démocratie... Le 24 mars, nous marcherons tous jusqu'à la place (sous-entendue Plaza de Mayo!)


Que la peine se transforme en militance.


Preuve du fait que les revendications partaient dans tous les sens! Assez de l'ingérence impérialiste en Lybie!


Punition pour les assassins de Roberto Lopez (un membre de la tribu des Qoms, explusée de leurs terres)


Un distributeur du journal "La Protestation"


Une des Mères de la Place de Mai avec son foulard qui les distingue.


Toi aussi tu peux faire partie de l'histoire.


Campement de la Place de Mai: Mémoire, Justice, Pas d'oubli


Sur la Plaza de Mayo, différentes délégations de partis politiques ou syndicats.


Prison commune: un jeu pour enfant où il faut shooter dans les figurines de personnes accusées d'avoir collaborer avec les putschistes.


Autour de la Place de Mai.


Affiche: 24 mars 1976: coup d'horreur et de mort. 24 mars 2011: mémoire pour la vérité et la justice.

jeudi 17 mars 2011

M+8

Aujourd'hui, j'ai la flemme, donc vous allez vous contenter de photos! J'ai beaucoup écrit la dernière fois!
Oiseau de la réserve écologique.

Claire & moi devant le Rio de la Plata.
"Il me faut la meeeeer!" (Je vous laisse imaginer qui de nous deux a dit ça!)

Un bateau rempli de conteneurs.


Claire & moi dans la réserve écologique.


Les buildings qui "poussent" à Puerto Madero.


Tag sur la façade du Cabildo.

lundi 14 mars 2011

Souci technique!

Il y a un nouvel article mais il se situe après les vidéos de Salta et Purmamarca (article: ACTION!) car j'ai rédigé un brouillon avant. Voilà! Alors il y a du nouveau même si ça ne saute pas aux yeux!